Suite à la décision des autorités nigériennes de suspendre les autorisations de transit du carburant vers le Mali excepté celui de la MINUSMA, la FORC-G d’Ansongo représentatif de la société civile monte au créneau : « nous nous réservons le droit de saisir tous les véhicules contenant du carburant en provenance du Niger pour la MINUSMA afin de le distribuer gratuitement à la population civile d’Ansongo et de la région de Gao.
Nous attendons de notre gouvernement de bloquer aussi les produits vivriers algériens qui transitent par la région de Gao pour le Niger dans le plus bref délai, si non faute de quoi nous nous en chargerons ».
Cependant, dans une déclaration du ministre nigérien des finances : « J’étais surpris de voir une polémique sur la suspension des autorisations de transit des hydrocarbures vers le Mali.
De quoi s’agit-il ? Il est important de le rappeler. Il s’agit d’une décision que nous avons prise, qui est liée particulièrement à cinq autorisations, que j’ai signées personnellement, de transit du Super (essence) qui viendrait du Nigéria vers le Mali. Je les ai signés précisément le 12 Août 2022. Deux semaines après (pendant que j’étais en vacances), j’ai été interpelé par la SONIDEP qui se plaignait du fait que, les autorisations que nous avons accordées compromettent la santé financière de la Société (SONIDEP) », a souligné le ministre des Finances précisant que les services compétents lui ont signalé que, des reversements ont été repérés, c’est-dire-que, les hydrocarbures (en particulier l’essence), destinés au Mali en passant par le Niger sont reversés sur le territoire nigérien en raison de différentiel des prix.
« Après analyse et vidéo à l’appui, la SONIDEP nous a convaincu de cette forme de fraude. C’est pourquoi j’ai demandé à l’administration douanière de suspendre. L’administration douanière m’a soumis les cinq lettres de suspension associées aux cinq autorisations de transit. J’ai suspendu le 9 septembre 2022 et à la suite de cette décision, j’ai demandé à l’administration de la douane de prendre une note pour notifier aux unités douanières qui sont sur les frontières, tant qu’à l’entrée qu’à la sortie, pour que cela soit officiel. Mais, il se trouve que, à la prise de la décision de suspension, il y’avait un contingent de citernes à l’entrée du Niger qui est lié aux autorisations que, nous avons donné. Il m’a paru injuste de dire que nous suspendons et que, ces camions doivent repartir. Donc j’ai demandé à la Direction Générale des Douanes de prendre des dispositions pour les escorter jusqu’à la sortie des frontières », a précisé le ministre des Finances.
« A la suite de cela et après apurement de ce stock qui est au niveau des frontières, nous avons décidé d’interdire l’entrée et la sortie des hydrocarbures vers le Mali et c’est le 21 septembre que le Directeur Général de la Douane a pris la circulaire sur la base bien sûr des mesures de suspension que, j’ai prises le 9 septembre 2022», a expliqué M. Jidoud. D’après le ministre des Finances, il s’agit d’une « coïncidence hasardeuse du calendrier » que certains ont essayé d’interpréter comme étant une sorte de mesure de représailles contre le peuple frère malien. « Cela n’a rien n’avoir. C’est totalement déconnecté. Il n’y a aucune corrélation. D’ailleurs ceux dont les gens parlent est intervenu le 22 septembre 2022 et la décision que nous avons prise est intervenue le 21 septembre 2022. Je pense qu’il faut éviter de rentrer dans une polémique inutile », a conclu le Ministre des Finances.
M.Yattara
Source : L’Alternance