Toujours pas de compromis entre le gouvernement et les syndicats des pharmaciens du Mali. Les discussions tenues hier lundi 9 décembre 2019 entre les deux parties ont échoué. La suspension de l’achat des médicaments par l’Assurance Maladie Obligatoire est donc maintenue jusqu’à nouvel ordre. Selon les syndicats des pharmaciens, après compilation des paiements, seulement 38,9% de leurs factures ont été réglées. En attendant le dénouement, le calvaire des assurés continue.
Dans les pharmacies privées, des assurés ne cachent pas leur ras-le-bol « Nous vivons une situation financière difficile. Il nous est difficile de payer les médicaments sans AMO, car ils sont très chers. Nous nous efforçons juste d’acheter les médicaments » déclarent des assurés rencontrés dans une pharmacie à Bamako. Impossible pour eux d’avoir des médicaments à moindre coût. Pour certains, cette situation est invivable.
Si la plupart parvient à s’en sortir, d’autres au contraire n’arrivent pas à joindre les deux bouts. « Je ne peux pas payer mon ordonnance, c’est très cher, je vais retourner ainsi » nous confie cette vielle dame. Beaucoup de personnes inscrites à l’Assurance maladie obligatoire s’interrogent comment cette situation a pu arriver. « Comment peut-il y avoir des factures impayées, puisque les assurés payent normalement. Nous ne pouvons pas accepter cela », martèlent-ils. Avant d’ajouter « nous sommes obligés de payer nos médicaments. On ne peut pas laisser nos malades comme ça».
Du côté des syndicats des pharmacies et officines privées, on affirme que les négociations sont en cours. Les responsables des syndicats disent suivre de près l’évolution de la situation. Selon eux, il faut le payement intégral des factures impayées pour lever le mot d’ordre. « Nous présentons nos excuses à la population. Nous les rassurons que la situation sera débloquée dans peu de temps. Ce n’est pas de bon gré que les pharmaciens sont allés jusqu’à ce niveau. C’est à la suite de beaucoup de négociations, nous étions dans l’obligation de prendre une telle décision qui fait mal. Mais le syndicaliste a aussi ses règles », déplore Dr Brahima Diarra secrétaire général du Syndicat National des Pharmaciens du Mali SYNAPHARM.
Cependant, il faut signaler que cette situation impacte aussi bien les assurés que les pharmacies où l’on peut constater une rareté des clients. C’est pourquoi assurés et pharmaciens souhaitent que le problème soit rapidement résolu.
Source: Studio Tamani