La Haute Autorité de Communication (HAC) a suspendu pour 2 mois la première chaine d’information, Joliba TV. Cette décision est une menace grave à la liberté de la presse. Il faut la condamner pendant qu’il est encore temps.
« Si l’on ne croit pas à la liberté d’expression pour les gens qu’on méprise, on n’y croit pas du tout », disait Noam Chomsky. Au Mali, la liberté de la presse est en danger de disparition. La nouvelle posture de la HAC le prouve.
En effet, le Haute Autorité de la Communication, après la mise en demeure suite à un éditorial du journaliste Mohamed Attaher Alidou, vient de suspendre la télé Joliba pour deux mois. L’article 1er de la décision d’hier, jeudi 3 novembre 2022, il est écrit ainsi: « L’autorisation établissement, d’exploitation et de diffusion accordée à Joliba Tv News par la Convention N°49/HAC-Mali du 29 décembre 2017 est suspendue pour une période de 2 mois ».
Ce qu’on reproche à Joliba Tv news, ce sont les « manquements et violations graves et répétés aux dispositions substantielles du code de déontologie du journaliste au Mali, des textes législatifs et règlementaires en vigueur et de la Convention qui lie Joliba Tv News à la Haute Autorité de la Communication ».
A la publication de la décision, la colère des hommes de médias a été grande. Les responsables de ladite télé aussi. « Sans surprise, la HAC décide de la suspension de votre chaîne Joliba TV News. Triste jour pour la démocratie et la liberté d’expression arrachées de haute lutte par les martyrs de Mars 91. Je désespère de ce pays », s’est plaint le directeur de l’information de Joliba TV News, l’éditorialiste Mohamed Attaher Alidou.
Sur les réseaux sociaux, des observateurs ont fustigé cette décision de la Haute Autorité de la Communication. Pour des milliers de Maliens, la HAC a exagéré dans la décision. « C’est vraiment abusif. La HAC a été inspirée de celle du Bénin qui n’a jamais fait ça. Je me rappelle en 2011 l’idée avait été suggérée lors des journées nationales de la presse tenues au CRES. Aujourd’hui, cette HAC est devenue notre propre ennemi. Dommage que la liberté de communication soit encore à un tel niveau. Ce n’est plus une question de déontologie mais un règlement de compte tout court. Déplorable », a écrit un internaute, Yaya Doulin.
Condamnation ferme
Depuis sa création, le pays s’est battu pour le respect des valeurs de la démocratie dont la liberté de la presse. Sous le régime déchu, nous avons dénoncé avec force toutes les tentatives de faire taire la presse. Il n’est pas question, sous cette transition, de cautionner ce dérapage de la Haute Autorité de la Communication. La HAC était, certes, dans son rôle de rappeler les journalistes ou les médias à l’ordre. Mais la décision prise contre Joliba TV News est une atteinte à la liberté de presse et ne peut, en aucun cas, être acceptée. Aujourd’hui, c’est Joliba TV, ce serait quel média demain ? Le Pays condamne mesure et invite les autorités en place à respecter la liberté de ma presse.
La rédaction
Source: LE PAYS