Dans le cadre de l’élaboration d’une politique du livre au Mali, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo, accompagné d’une forte délégation, a rencontré, hier jeudi 3 novembre 2022, l’ensemble des acteurs de l’industrie du livre. De l’université de Kabala au grand hôtel de Bamako en passant par le centre Djoliba au marché de Dibidani, le ministre et sa délégation ont récolté les différentes préoccupations des acteurs du livre, ainsi que les difficultés qui minent l’émancipation de ce secteur au Mali.
La visite d’un ministre en charge de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme dans un espace universitaire dédié aux sciences des technologies était la grande surprise de bon nombre d’étudiants de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Kabala, hier jeudi 3 novembre 2022. C’est ce qui justifiait d’ailleurs le choix de la zone universitaire de Kabala comme première destination de la série de visites effectuées par le ministre Andogoly Guindo autour du livre.
Il était donc question de non seulement venir prendre contact, mais surtout de s’enquérir du cadre de formation des étudiants des filières de la culture en générale, et ceux des métiers du livre et multimédias en particuliers. Comme une prédilection, cette visite est tombée au bon moment, puisque les étudiants n’ont raté l’occasion pour souligner au premier responsable de la culture de l’intellect de la pauvreté des rayons de ce qui représente une bibliothèque chez eux. Aussi, en symbiose avec l’administration et le corps enseignant, la problématique des études poste licence a été également soulignée. C’est avec une note d’espoir que le ministre a quitté la zone universitaire de Kabala.
Au niveau du centre Djoliba au marché de Dibidani, les acteurs de la chaine de production et de la distribution ont également exposé leurs différents problèmes. Il s’agissait pour la plus part, de la problématique de l’informel, de la contrefaçon, de la concurrence déloyale, de l’insuffisance des documents pédagogiques en qualité et en quantité, des divergences internes entre acteurs etc. Tout en orientant les vers la structure habilitée avec qui ils pourront se retrouver, notamment, la Direction nationale des bibliothèques et de la documentation, le ministre a aussi souligné que les problèmes évoqués sont pour la plupart dus à la mauvaise organisation. Par conséquent, il les a invités à s’organiser davantage en mettant en place un cadre de dialogue permanant dans l’intérêt exclusif du secteur du livre. « Le livre n’est pas un produit marchand, c’est un service que vous offrez », a-t-il précisé, tout en appelant au professionnalisme dans le travail.
Une autre préoccupation partagée avec la librairie Bah du Grand hôtel de Bamako fut survie du secteur du livre dans un contexte de crise socioéconomique mondiale et du développement de la technologie et du numérique. Si la librairie Bah parvient tant bien que mal à s’adapter, centre Djoliba le perçoit toujours comme une équation à résoudre. C’est pourquoi, les acteurs ont sollicité l’implication des plus hautes autorités de la transition pour redonner à ce secteur sa notoriété d’entant.
Selon un exposant, personne n’a intérêt à laisser mourir ce secteur qui nourrit l’esprit et la mémoire tel que les aliments nourrissent le corps. « Le secteur du livre va mourir de sa belle si les mesures nécessaires ne sont pas prises par les plus autorités de l’Etat», a-t-il souligné lors de son intervention au Centre Djoliba.
Pour le moment, on peut se réjouir que cette initiative du ministre qui démontre que la promotion du livre figure en bonne place dans la politique des plus hautes autorités de la transition.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS