A propos de la suspension de Bougouna Baba Dembelé, Secrétaire général du Syndicat Autonome de la Police(SAP), ses camarades syndicats de la Police nationale dans une vidéo demandent des explications au tout nouveau ministre de la Sécurité et de la Protection Civile et menacent d’en faire le mardi, une journée morte sur toute l’étendue du territoire malien.
Selon un syndicaliste de la police, le camarade Bougouna Dembélé, a été suspendu de façon arbitraire dont ils ignorent les raisons. A l’en croire, la mission des syndicats est de protéger les droits des policiers. « Après sa nomination au mois de juillet dernier, le nouveau ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Bemba Keïta a rencontré tous les syndicats de la police et a promis devant tous les syndicats d’être juste dans tout ce qu’il va entreprendre comme actions dans sa nouvelle mission. » A-t-il révélé. A ses dires, malgré la médiation de la communauté internationale pour nous sortir de cette crise, ce dernier continue d’en rajouter. Selon lui cette décision de suspendre les policiers sans un motif valable est déplorable et méritent des explications de la part du ministre Bemba Keïta.
L’adjudant Koné quant à lui dira que le tout nouveau ministre du département de la Sécurité et de la Protection Civile n’est pas le bienvenu. « Avec ce rythme, s’il pense qu’on va l’aider dans sa mission, il se trompe » A laissé entendre le syndicaliste. M.Koné dans son intervention, a pris l’exemple sur l’arrivée de Tapo au ministère de la Justice qui a été bénéfique pour les magistrats, « il doit aussi travailler dans ce sens en mettant les policiers dans de bonnes conditions plutôt que les suspendre en sapant leur morale. Les primes Covid pendant le couvre-feu dans le cadre des mesures sanitaires prises par les autorités ne sont toujours pas accessibles. Nous avons jugés bon de continuer à travailler pour l’amour de la patrie.» Selon lui, pendant les manifestations malgré les risques, les policiers au péril de leur vie ont été à la première ligne pour ramener le calme malgré toutes les difficultés d’instaurer de l’ordre. Le nouveau chef du département de la sécurité ne fait rien qui puisse apaiser les choses malgré le contexte actuel du Mali. Aujourd’hui, trop c’est trop, cette lutte n’est pas pour venir au secours d’un camarade syndicaliste mais plutôt pour toute la police nationale, précise Mamadou Koné.
Pour sa part, l’adjudant Sekouba Kanouté, président du SAP de Koulikoro, ce n’est pas une surprise car dit-il « depuis la nomination de Bemba à la tête de notre département, on nous a prévenu de sa mauvaise foi vis-à-vis des syndicats de la police. Sinon comment comprendre qu’un ministre à peine arrivé suspende injustement un camarade sans informer les autres syndicalistes des raisons qui en sont l’origine. On souhaite des explications de sa part. » «A notre rencontre au ministère de la Sécurité, nous lui avons parlé de nos doléances qu’on a préféré ranger dans le tiroir en entendant que le pays sorte de cette situation. En prenant cette décision, nous avons d’abord pensé à mettre le pays au-dessus de nos propres intérêts pour lui prouver notre bonne foi. « Il ne fait rien pour que les lignes bougent. Maintenant nous avons décidé à partir de mardi (demain) de ne plus partir au service»
Béchir Ben Haidara
Source: L’Enquêteur