Le Mali est désormais interdit de participer aux opérations du marché monétaire de l’UEMOA. Pourtant, son gouvernement doit rembourser 392 milliards FCFA de dette, rien qu’en cette année 2022.
Les sanctions portées par la CEDEAO contre le Mali semblent s’étendre à la capacité d’accès au marché monétaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). On est toujours dans l’attente des résultats de l’émission de 30 milliards FCFA (environ 52,4 millions de dollars) d’obligations annoncée au profit du pays le 12 janvier 2021, révèle l’Agence Ecofin qui rapporte les informations de Reuters.
Selon des informations rapportées par Reuters qui cite des sources officielles, le gouvernement malien a été interdit d’accès au marché sous-régional des capitaux, après une note de la Commission de l’UEMOA. Une difficulté supplémentaire pour les autorités militaires qui ont pris le contrôle du pays, mais aussi pour les investisseurs, dont l’activité implique l’achat ou la possession des obligations maliennes.
Retirer au Mali la capacité d’accéder au marché monétaire risquerait d’avoir un impact sur la position du portefeuille des banques. Le pays est considéré comme un bon risque. Sur les 5129 milliards FCFA que ses différentes autorités ont sollicités depuis 2014, elles ont reçu des offres équivalant à 7463 milliards FCFA, et en ont retenu un peu plus de 4000 milliards FCFA.
Etant interdit de toute transaction au niveau sous-régional, on ne sait comment le pays fera pour rembourser la somme de 392 milliards FCFA, représentant ses précédentes obligations qui arrivent à échéance en cette année 2022. La situation inquiète les investisseurs de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), qui possèdent des actions BOA-Mali.
Logiquement, les entreprises privées opérant au Mali ne sont pas concernées par les sanctions. Dans le cas de la banque, ses performances dépendent du dynamisme de l’activité économique qui est présentement sujette à des défis. Les autorités du pays ayant pris le pouvoir par la force sont en conflit avec la communauté sous-régionale qui est soutenue par la France et les USA. La junte au pouvoir bénéficie quant à elle du soutien de la Russie et de la Chine.
Mohamed Keita
Source : Arc en Ciel