On l’habitude de dire que dans un groupement d’hommes, il faut toujours désigner un leader et que le leader aussi soit clair avec les membres. Aujourd’hui, nous voilà devant un fait difficile surtout lorsqu’il s’agit de l’argent. Les anciens ont toujours dit qu’en matière d’argent, il vaut mieux avoir des témoins.
L’aide à la presse puisqu’il s’agit de cela, a été instaurée par la conférence de 1991. Le besoin était clairement exprimé le besoin afin de promouvoir le professionnalisme dans les médias, favoriser l’encrage de la démocratie et assurer le triomphe de la liberté d’expression. La somme allouée comme fonds d’aide à la Presse est 200.000.000 FCFA chaque année. Cependant, depuis trois années de suite, la Presse ne bénéficie plus de cette allocation. Avant la sortie du ministre, chacun imaginait des choses. Certains accusaient la présidence puisqu’une partie de l’aide y est logée, et d’autres, quant à eux, s’en prenaient au président de la Maison de la Presse. Ce jeudi 2 juin, afin de ne pas être indexé, Bandiougou a convié les directeurs et aussi l’ensemble de la Presse à une conférence pour dire sa part de vérité.
La circulation de l’aide à la Presse se fait comme suite : on loge 90 millions à la Présidence et 90 millions au niveau du ministère de la Communication. Et l’ensemble des médias sont regroupés dans deux faîtières, l’URTEL (l’Union de Radios et Télévision libre du Mali) et de l’ASSEP (Éditeurs de la presse privée du Mali). Déjà, la somme allouée comme l’aide de la presse est connue. C’est 200 millions qui sont partagés équitablement entre les deux entités des faitières de la presse et la Maison de la presse qui prend 30 millions.
Par ailleurs, c’est entre 2018 à 2022 que l’aide à la Presse a connu une certaine manifestation. En 2018, on a remis 71 250.000 FCFA qui ne pouvaient pas faire objet de partage entre 300 radios et 200 journaux alors que la somme allouée est de 200 millions FCFA, et en 2019 45 millions FCFA, un montant insuffisant pour un partage équitable ; en 2020, 55.223.550 FCFA, montant insuffisant pour un partage équitable et en 2021, ce sont 136.118.400 FCFA mobilisés, un montant insuffisant pour un partage équitable. Donc ce sont ces sommes plus l’argent de 2018 qui font les 602.591.950 FCFA. Donc, le ministre a fait allusion à l’émission ‘’Malikoura Tassira’’.
Malheureusement, la partie qui fait mousse c’est l’emplacement de ces sommes déclarées insuffisantes. Les directeurs de publications et le président de la Maison de la Presse sont à couteaux tirés. Mais il faut reconnaître qu’il ne peut pas avoir de partage sans que la commission ne soit mise en place. Elle est composée du ministère de la Communication, de l’Administration, de l’Economie et des Finances, d’un représentant de la HAC et un de la Maison de la Presse. Durant ces trois dernières années, cette commission n’a pas pu être installée pour le partage. On se demande pourquoi le Gouvernement ne veut pas payer les arriérés de l’aide à la Presse?
Lansine COULIBALY