Présenté dans un premier temps comme étant un réseau de recrutement pour le Mouvement pour l’Unicité et le Djihade en Afrique de l’Ouest (MUJAO) au cœur du Djitumu, le réseau démantelé à Ouélessébougou la semaine dernière ne serait autre qu’un réseau mafieux, qui soutirait de l’argent à des chefs de familles en leur faisant croire que leurs enfants seraient intégrés dans différents corps de l’armée et des services de sécurité avec la signature prochaine de l’accord d’Alger, s’ils rejoignaient Kidal, fief des rebelles de la CMA.
Le réseau a été décelé après l’arrestation à Gao, par les FAMa, d’une trentaine d’éléments présentés comme appartenant au groupe d’Ibrahim Abba Kantao. Après investigations, il s’est trouvé que la plupart de ces éléments étaient soit des Doumbia ou soit des Samaké s de Ouélessébougou.
Les enquêtes ont alors conduit à Epha Cissé et Moussa Doumbia, respectivement ancien Commandant de brigade adjoint à la retraite de la Gendarmerie de Ouélessébougou et élément de la Garde Républicaine à la retraite. Bien connus dans la capitale du Djitumu, ces deux anciens porteurs d’uniforme sont présentés comme des personnages très controversés à Ouélessébougou, surtout le second, Moussa Doumbia.
Ceux qui ont eu à le connaitre pensent que l’homme est capable de tout. La facilité et l’appât du gain facile ont donc amené des chefs de familles laxistes à se confier à ces deux personnes. Pour chaque enfant recruté, nos sources nous indiquent que 35 000 FCFA était payés. A leur tour, les deux «promoteurs» leur faisaient établir une carte d’identité «azadienne», qui ne devait être présentée qu’à Kidal. Les investigations sont toujours en cours et d’autres arrestations ne sont pas à exclure.
Yaya Samaké
Source: Le 22 Septembre