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SUITE AUX REACTIONS DE BAH N’DAW A ABIDJAN SUR LES GREVES L’UNTM suspend ses négociations avec le gouvernement et menace de saisir la CSI-Afrique

Au moment où l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le gouvernement sont en négociation pour trouver un terrain d’entente sur la grève de 5 jours en cours, la sortie musclée du président de la Transition menaçant les grévistes depuis Abidjan en Côte d’Ivoire a foiré le compromis tant attendu. La centrale a décidé de se retirer de la table de négociations jusqu’à la fin de la grève et entend saisir la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique).

 

Faute d’entente autour des neuf points de revendications, l’Union nationale des travailleurs (UNTM) observe depuis lundi 14 décembre une grève de 5 jours. Malgré cette grève, la centrale a accepté de revenir sur la table des négociations à la demande du Gouvernement. Ces négociations ont commencé le lundi et devraient se poursuivre le mardi à 10h.

Malheureusement, les déclarations du président de la Transition, le colonel-major Bah NDaw a été cette goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Présent dans la capitale ivoirienne pour prendre part à la cérémonie de prestation de serment du président Alassane Dramane Ouattara, réélu pour un nouveau mandat, le président de la Transition a rencontré la diaspora malienne sur place. Lors de cette rencontre, Bah N’Daw a tenu des propos musclés à l’encontre des grévistes. « Avec l’état du Mali, comment quelqu’un qui jouit de toutes ses facultés mentales peut parler de grève à fortiori partir en grève », dira le président de la Transition face aux Maliens résidents en Côte d’Ivoire.

Pour le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, les propos du président de la Transition sont purement et simplement une menace à la liberté syndicale. « Les déclarations du président hors du pays, en Côte d’Ivoire, constitue, selon notre interprétation, ressemble à une menace à l’endroit du syndicat. Je crois qu’en ce moment, nulle part dans le monde, ce genre de menaces ne doivent être proférées à l’endroit des syndicalistes. Nous sommes dans nos droits au plan constitutionnel interne mais aussi au plan conventionnel international. Nous sommes suivis à travers le monde. Ce que nous avons demandé depuis que nous avons commencé le mouvement, je ne me rappelle pas avoir une seule fois avoir prononcé le nom du président de la République, même une seule fois encore moins le Premier ministre comme telle en termes d’accusations de quoi que ce soit. Et qu’il fasse une telle déclaration constitue une menace pour nous, nous sommes obligés de réagir », a déploré Katilé.

Aux dires du secrétaire général, la reprise des négociations durant la grève est due à la bonne fois de la centrale. « De bonne foi, nous avons décidé de reprendre avec le Gouvernement les réunions de la commission de conciliations. Lundi, ça a commencé jusqu’au moment où ils ont suspendu les travaux. Ce mardi matin, on se réveille, à tous les niveaux, nous sommes interpellés par les militants en ces termes : Est-ce que vous avez entendu la déclaration du président ? D’emblée, tout le monde s’est emporté. La seule chose qu’on pouvait faire en ce moment, c’était de suspendre notre participation à cette rencontre jusqu’à la fin de la grève de cinq jours… », précise le secrétaire général.

Face « aux menaces » venant du président de la Transition, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) entend saisir la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique) dans les jours à venir. « Tout cela rentre en ligne de compte. Dès aujourd’hui (Hier) nous allons saisir la CSI-Afrique. Nous avons été plusieurs fois consulté, si nous faisons objet de menaces de la part des militaires au pouvoir. On a toujours répondu négatif. Mais si aujourd’hui, c’est le premier responsable même du pays qui parle en terme militaire, nous allons vraiment informer au plan international nos affiliés d’abord et ensuite les organisations de la protection des droits de l’Homme », a indiqué Katilé.

Au moment où nous mettions sous presse, les conciliateurs étaient à pied-œuvre pour ramener les syndicalistes sur la table des négociations.

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