Depuis le lundi 14 décembre 2020, la Centrale Syndicale dénommée ” l’Union National des Travailleurs du Mali” (UNTM) a décrété une grève de 120 heures. Cet arrêt de travail de cinq jours a des conséquences énormes non seulement pour la vie quotidienne des maliens mais aussi sur l’économie nationale. C’est ainsi que le président Bah N’Daw lors de son adresse à ces compatriotes résidents en Côte d’Ivoire qu’il s’est prononcé sur le sujet tout en mettant le feu aux poudres.
C’est en déplacement à Abidjan que le Président de la Transition, Bah N’Daw, juste muet face aux différents sujets brûlants de la nation, s’est prononcé sur la grogne sociale au Mali. Cela a coïncidé avec le déclenchement de cinq jours de grève de l’Union National des Travailleurs du Mali (UNTM). Se voyant impuissant face à cette situation, le Chef de l’Etat, en tenant ses quatre vérités aux syndicats grévistes, a finalement mis le feu aux poudres. Certains de ses propos ont été jugés de très forts, voire incendiaires.
C’est la raison fondamentale qui a poussé les leaders syndicaux de l’UNTM à quitter la table de négociations, hier. Pourtant, malgré l’observation du mot d’ordre, les responsables syndicaux de ladite Centrale Syndicale ont accepté de revenir sur la table de négociations, pendant la soirée du premier jour du déclenchement de la grève de 120 heures. Et c’est le lendemain que les propos du Chef de l’Etat ont inondé les réseaux sociaux et qui ont fait l’objet de plusieurs commentaires. Ceux-ci ont été mal accueillis par les négociateurs de l’UNTM. Tel était la raison fondamentale qui a poussé l’UNTM à claquer la porte des négociations.
Selon des sources proches de ladite Centrale Syndicale, l’UNTM a claqué la porte des négociations suite à l’intervention du Président de la transition, Bah Daw, à partir de la capitale ivoirienne. Une Déclaration sous forme de menaces à l’endroit des syndicalistes, ont ajouté les mêmes sources. C’est ainsi que l’UNTM a décidé de quitter la table de négociations à la demande des militants, ont-elles précisé.
Faut-il le signaler, cette centrale syndicale avait repris les négociations après l’intervention de plusieurs organismes de la société civile pour donner une chance au dialogue. Pour cette reprise, les lignes avaient commencé à bouger. Malheureusement, les propos incendiaires de Bah N’Daw sont venus gâtés tout, ont déploré nos sources proches de l’UNTM.
Du coup, la Centrale Syndicale décide de saisir l’organisation internationale du travail (OIT) et les organisations de droits de l’homme pour violation de liberté syndicale.
Faut-il le rappeler, lors de son séjour ivoirien, le président Bah N’Daw a souhaité rencontrer les maliens résidents en Côte d’Ivoire. C’est à cette occasion qu’il s’est exprimé vivement sur la grogne sociale au Mali en ces termes : “aucune personne consciente ne doit grever pendant une période de transition, sauf les malades mentaux. On est à un niveau où même les administrateurs civils sont en grève. Cela est inadmissible !”
“Certains maliens disent que j’aime démissionner. Cette fois-ci, je ne vais pas démissionner, et je ne me laisserais pas faire. La confrontation ne fait que commencer, en bambara (WA AN BE Niôgôna dée). Je ne sais pas parler sur le dos des gens, je ne sais pas faire de la politique. Pour nous, on fait ce qu’on dit. Nous ne sommes pas de beaux parleurs. Si quelqu’un ne fait pas cela, on l’enlève”, a menacé Bah N’Daw. Avant d’ajouter qu’au Mali, la loi sera appliquée sur toute personne sans exception. Que nul n’est au-dessus de la loi même lui.
Source : Le Soir De Bamako