Le Président de la Transition, Bah N’DAW, est à Abidjan depuis le 14 décembre 2020, où il a pris part le même jour, aux côtés de nombre de ses pairs africains à la cérémonie d’investiture du Président ivoirien, Alassane OUATTARA. A cette occasion, dans la soirée, le Chef de l’Etat a rencontré les maliens établis en Côte d’Ivoire pour les évoquer les sujets brûlants de l’actualité malienne, principalement la grogne sociale au Mali.
C’était une opportunité pour le Président de la Transition de faire part aux maliens résidents en Côte d’Ivoire des missions de la Transition et de leur demander leur soutien pour sa réussite. Ainsi, il a également invité ses compatriotes au respect des lois du pays d’accueil et insisté sur l’observation des gestes barrières pour contrer la propagation de la Covid-19.
Dans son adresse aux compatriotes, le Chef de l’Etat, a dit ses quatre vérités, chose qu’il n’a jamais osé faire au Mali. En sortant de ses réserves, le président N’Daw a surpris tout le monde en tenant des propos jugés incendiaires.
“Nous allons faire de notre mieux et je souhaiterai que vous compreniez cela. Il y a des bruits entre civils et militaires. Mais, moi je suis civilo-militaire. Donc, cela a donné satisfaction à tous. Maintenant, allons-y ! Aujourd’hui, il n’y a ni majorité, ni opposition. Malgré tout, certains refusent qu’on aille de l’avant. Mais, si c’est comme ça que les choses doivent se passer, ce n’est pas facile ! Il ne s’agit pas de parler sur le dos de quelqu’un, mais c’est une vérité que l’on doit se dire”, a laissé entendre Bah N’Daw.
“Dans ce genre de situation, s’il faut voir les maliens procéder à des grèves, comment comprendre cela ? Je ne vous parle pas de politique. Regardez seulement ce que je vous dis. Le Mali est comme un bébé qui commence à peine de marcher mais dont ses parents lui demandent encore de prendre les bagages et de courir avec. Comment cela est-il possible ?, s’est-il interrogé. Mais, seul Dieu détient la solution !, a-t-il ajouté.
“Aucune personne consciente ne doit grever pendant une période de transition, sauf les malades mentaux. On est à un niveau où même les administrateurs civils sont en grève”, s’est-il étonné.
“Certains maliens disent que j’aime démissionner. Cette fois-ci, je ne vais pas démissionner, et je ne me laisserais pas faire. La confrontation ne fait que commencer en bambara (WA AN BE Niôgôna dée). Je ne sais pas parler sur le dos des gens, je ne sais pas faire de la politique. Pour nous, on fait ce qu’on dit. Nous ne sommes pas de beaux parleurs. Si quelqu’un ne fait pas cela, on l’enlève”, a-t-il martelé.
“Pour cette mission, on m’a fixé 18 mois, et pour moi, il ne me reste que 12 mois. Donnons-nous la main afin que je puisse accomplir cette mission et retourner chez moi”, a demandé aux maliens.
Source : Le Soir De Bamako