Si le présent mandat de la Mission onusienne au Mali ne l’autorise pas à attaquer, une Brigade spéciale créée pour les besoins de la cause pourra, pour sa part, bien prendre des initiatives. Les experts africains en conclave en discutent en ce moment même dans la capitale mauritanienne.
La question est en effet au centre des préoccupations des experts militaires de la MISAHEL, de l’U.A et de la CEDEAO en conclave au CCIB. Une réunion, en prélude à la rencontre des chefs d’état-major et des ministres de la Défense des pays membres du processus de Nouakchott.
Le processus de Nouakchott, faut-il le rappeler, a été lancé en mars 2013. Il s’agit d’un mécanisme de renforcement de la coopération sécuritaire entre les pays du Sahel et la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région. L’objectif consiste à articuler l’action africaine dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la décentralisation et du développement des pays du Sahel. Il regroupe onze pays, à savoir, l’Algérie, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad.
Ces pays membres ont convenu de «renforcer leurs sécurités à travers des modalités beaucoup plus opérationnelles avec un accent particulier sur les patrouilles conjointes et les unités mixtes». Une manière pour ces Etats, de prendre eux-mêmes de prendre leur propre destin en main et en toute connaissance de cause.
El Ghassim Wane, chef du département paix et sécurité de l’Union africaine (UA), a indiqué, lors de la rencontre de Bamako que «la mise en place d’une force d’intervention dans le nord du Mali sur le modèle de la brigade d’intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo doit mériter l’attention des experts».Il poursuit : «Il est urgent d’avancer sur ces questions d’autant plus que les défis auxquels la région est confrontée demeurent complexes, graves, comme le montrent les attaques terroristes qui ont été perpétrées et qui continuent d’être perpétrées malheureusement au Mali ainsi que la situation sécuritaire d’ensemble assez précaire que connaît la région». Et de déplorer ce qu’il qualifie «d’effondrement des structures étatiques».
La création d’une telle brigade permettra en tout état de cause, de combler les lacunes de la MINUSMA dont le mandat se limite à l’assistance humanitaire. L’unité en question aura la latitude de mener des offensives.
Source : Bamada.net