Dans une déclaration rendue publique par video, et mise en ligne hier, mercredi 19 juillet 2023, le «Front uni contre le référendum», comprenant des partis politiques, comme la CODEM, le Parena, ainsi que des associations, exige la démission du président et de tous les autres membres de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) et invite, par ailleurs, la Cour Constitutionnelle à annuler « ce scrutin incestueux qui constitue le plus grand fiasco de l’histoire électorale et référendaire du Mali, non seulement sur la base des violations de lois, mais aussi en référence à l’absence de vote sur des pans entiers du territoire national…».
Le Front Uni Contre le Référendum réitère ses vifs et chaleureux remerciements au vaillant peuple du Mali pour avoir boudé le « fiasco du référendum, donnant ainsi une victoire éclatante au Front Uni et tous ceux qui ont appelé au rejet ou au non à l’occasion de ce fameux référendum ».
Avant de rappeler le mépris des dispositions pertinentes de la Constitution du 25 février 1992 par les «initiateurs de la révision Constitutionnelle, qu’ils appelleront (projet de nouvelle Constitution) ne pouvant s’opérer qu’avec la disparition de l’ordre juridique précédent, qui demeure pourtant en vigueur (Constitution susdite) ». Le Front dit avoir constaté qu’en dépit de cette inconstitutionnalité du processus, la loi N°2022-019 du 24 juin 2022 portant Loi électorale, modifiée par la loi N°2023-001 du 13 mars 2023, connaitra maintes violations plus massives et graves les unes que les autres tout le cours des opérations référendaires, allant de la campagne électorale à la proclamation des résultats provisoires, en passant par les opérations de votes, les désignations d’agents électoraux, la confection et l’affichage des listes électorales.
Le Front évoque que ces violations et manœuvres ont aussi concouru à une fraude systématique et à un trafic de résultats souvent dans des zones où il n’y a même pas eu de vote. « Se fondant sur la confusion des genres et l’amalgame créé par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (simple appui technique et matériel) et l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (Organisateur indépendant de tout le processus), le Front exige, par conséquent, la démission du président et de tous les autres membres de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), auteurs majeurs du fiasco du référendum, afin de créer les conditions d’une élection présidentielle transparente, crédible et acceptable pour le retour paisible à l’ordre constitutionnel normal », révèle la déclaration du «Front uni contre le référendum».
En outre, le Front (composé des acteurs de la classe politique et de la société civile) invite les membres de la Cour Constitutionnelle à emboiter le pas de leurs devanciers de 1997 en annulant « ce scrutin incestueux qui constitue le plus grand fiasco de l’histoire électorale et référendaire du Mali, non seulement sur la base des violations de lois susmentionnées, mais aussi en référence à l’absence de vote sur des pans entiers du territoire national dont la région entière de Kidal, laissant courir le risque d’une partition anticipée de notre pays ».
Enfin, le Front unis contre le référendum en appelle au peuple conscient du Mali à veiller à la légalité, à la transparence, à l’équité et à l’intégrité du processus électoral pour un futur immédiat et certain pour le pays.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain