Selon un communiqué du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) « Cheick Mohamed Cherif Koné n’est plus le Premier avocat général à la Cour suprême du Mali. Son décret de nomination a été abrogé, ce mercredi 08 septembre, par le Colonel Assimi Goïta, Président de la transition ».
C’est tout sauf une surprise ! Le magistrat rebelle Cheick Mohamed Cherif Koné a été limogé de son poste de Premier avocat général de la Cour Suprême, une fonction qu’il occupe depuis le 18 février 2021. Nommé pour un mandat de cinq ans, Cheick Mohamed Chérif Koné a perdu son fauteuil après seulement six mois d’activité.
Que s’est-il passé sachant que le Premier avocat général n’est frappé par aucun des motifs de cessation de fonction cités à l’article 8 de la loi portant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême et la procédure suivie devant elle ? Ce limogeage brusque a été dûment motivé par le décret d’abrogation de la nomination de Cheick Mohamed Cherif Koné.
Les arrestations de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et de l’ancien ministre Bouaré Fily Sissoko sont à
l’origine de la rébellion de Cheick Mohamed Cherif Koné. Le magistrat a officiellement dénoncé la procédure d’arrestation de ces personnalités. Pis, en sa qualité de président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP), il a porté plainte contre le président et le Procureur général de la Cour suprême qu’il a accusé de « forfaiture ».
Selon le décret d’abrogation, ces « comportements irresponsables violent les principes de l’obligation de réserve des magistrats, d’unicité, d’indivisibilité et de hiérarchie du Parqueté ». Une session extraordinaire du bureau de la Cour suprême, le 1er septembre a scellé le sort du magistrat récalcitrant. Accusé de « ternir l’image » de l’institution judiciaire, la sanction est immédiate : le limogeage.
Dans leur communiqué contre les déclarations de Cheick Mohamed Cherif Koné, les syndicats de magistrats (Sam et Sylima) avaient prévenu des actions. L’intéressé sur un plateau de télé dimanche dernier a affirmé être conscient d’éventuelles sanctions disciplinaires. « On peut m’enlever de mon poste, mais on ne peut pas m’empêcher d’être magistrat », avait clamé Cherif Koné, arguant qu’il ne défendait que le respect des lois dans notre pays. Il va même loin en disant que la justice malienne était” instrumentalisé”.
Seydou Diamoutené