Ce stock physique de 35 000 tonnes de céréales géré par l’OPAM est mobilisable au besoin et constitue l’instrument principal de la réponse à l’insécurité alimentaire
Les travaux du forum national sur les outils de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles au Mali qui avaient démarré lundi (L’Essor de mardi) prennent fin aujourd’hui. Il convient de rappeler que l’organisation de ce forum de quatre jours est cofinancée par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), la Commission européenne avec la participation du PAM et de la FAO.
Ce forum vise à dresser l’état de l’évolution de la production et des importations alimentaires au Mali durant les dernières années ; à analyser l’accès à la nourriture des ménages pauvres ruraux et urbains ; à formuler des recommandations sur les types d’outils de réponses à privilégier en fonction des zones, des types de crise alimentaire et de leur gravité.
Au cours de la deuxième journée, plusieurs thèmes ont été exposés. Dans le premier round des communications, Samba Dolo du CSA a détaillé les outils d’intervention actuels du Dispositif national de sécurité alimentaire (description et utilisation, analyse et critiques).
Parmi ces outils, figurent le Stock national de sécurité (SNS), le Stock d’intervention de l’État (SIE), le Fonds de sécurité alimentaire (FSA), le Fonds commun de contrepartie (FCC), la Banque de céréales (BC) ou Stocks de Proximité, l’aide alimentaires des partenaires techniques non membres du PRMC et l’ARC Mali (Mutuelle panafricaine de gestion des risques).
Samba Dolo a expliqué que le SNS est un stock physique de 35 000 tonnes de céréales (sorgho et mil) géré par l’OPAM et mobilisable au besoin. Il constitue l’instrument principal pour la réponse à l’insécurité alimentaire des populations. Le SNC est utilisé lors des crises alimentaires pour effectuer des distributions alimentaires gratuites (70% du SNS entre 2010 et 2015), et des ventes subventionnées (vente à prix social, 30% du SNS entre 2010 et 2015).
Samba Dolo estime le SNS approprié pour répondre aux crises de disponibilité alimentaire. Il permet une réaction rapide pour l’approvisionnement des marchés par des ventes subventionnées dans les zones enclavées et déficitaires et soutient l’agriculture nationale par des achats locaux auprès des producteurs.
Cependant, a précisé Dolo, le SNS nécessite de lourdes procédures de passation des marchés entrainant un retard dans les opérations de reconstitution. Sans oublier les coûts élevés de la reconstitution, du stockage/déstockage, du traitement phytosanitaire et de la gestion.
Quant au SIE, il s’agit d’un stock physique de sécurité de 25 000 tonnes de riz, géré également par l’OPAM et financé sur des prêts bancaires et des avances de trésorerie de l’État. Il est utilisé lors des ventes à prix modéré sous la responsabilité du CSA sur proposition du plan de commercialisation élaboré par l’OPAM et lors des distributions gratuites en cas de crises majeures et distributions gratuites spéciales.
Toujours selon le technicien, le SIE soutient l’agriculture nationale par des achats locaux de riz auprès des producteurs dans les bassins rizicoles et a un impact rapide pour la stabilisation des prix du riz sur les marchés urbains et péri-urbains pendant les périodes de soudure. Cependant, les frais financiers du SIE sont plus élevés que ceux du SNS du fait des taux d’intérêts des emprunts. Le SIE, financé sur emprunts, connait chaque année des difficultés de remboursement des échéances.
Dans sa présentation, le commissaire adjoint à la Sécurité alimentaire, coordinateur de African Risk Capacity (ARC), Mme Dicko Bassa Diané, s’est penché sur la Mutuelle panafricaine de gestion des Risques. Mme Dicko Bassa Diané a défini l’ARC comme une structure institutionnelle à deux niveaux créée par l’Union africaine. Le premier niveau, l’ARC, institution spécialisée vise à fournir aux États membres de l’UA l’accès à des ressources financières pour faire face aux événements météorologiques extrêmes, comme en cas de sécheresse.
Le second, ARC Limited, est la filiale financière qui gère et exécute les transactions financières. Les deux s’appuient sur un logiciel : Africa Risk View (ARV) qui est le moteur technique de l’ARC et qui fournit un indicateur du risque de sécurité alimentaire lié à la sécheresse en Afrique.
En se penchant sur l’évolution du processus technique au Mali, elle a évoqué l’élaboration d’un Programme de renforcement de capacités des acteurs impliqués en mai 2014, l’atelier de transfert des risques liés à la sécheresse à l’ARC en mars 2015 et le versement de la contribution malienne au titre de l’année 2015 pour un montant de 1,3 milliard Fcfa.
Mais il n’y a pas d’inscription budgétaire 2016 pour la couverture de la saison agricole 2016-2017, ni d’activité retenue dans la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre. Mme Dicko Bassa Diané a donc suggéré de revoir le niveau d’attachement pour rehausser le niveau de couverture et d’organiser un atelier national spécifique en 2016 pour définir les nouveaux paramètres sur la base de l’analyse des historiques de financement des PNR.
A. D. SISSOKO
source : Essor