L’hôtel Salam de Bamako a abrité le samedi 10 octobre 2015, une rencontre de discussion entre des jeunes Maliens et certains hauts responsables de la MINUSMA. La rencontre avait pour but d’expliquer le rôle de la force onusienne pour la stabilité au Mali.
Ils étaient nombreux les jeunes qui ont répondu présent le samedi dernier à l’invitation du groupe « ThinkPeace » pour un débat en public sur le mandat réel de la MINUSMA, de plus en plus critiquée par l’écrasante majorité des Maliens à cause de certaines de ses prises de position. C’est pourquoi, le groupe a initié une telle rencontre.
Après ses mots de bienvenue, la chargée des projets Safia Cissé a rappelé l’objet de la cérémonie. Avant de présenter deux documentaires dont l’un sur les réalisations de « Think Peace », principal initiateur du débat et un autre sur les 2 ans d’existence de la MINUSMA au Mali.
Après cette présentation, Loubna Benhayoune, Directrice Adjointe de la Section Stabilisation et relèvement a pris la parole pour exposer les réalisations faites par la MINUSMA dans les domaines socio-économique et humanitaire. Selon elle, la Minusma travaille étroitement avec les acteurs du monde humanitaire en essayant d’apporter avec ses moyens, le complément nécessaire pour subvenir aux besoins des populations. A sa suite, le directeur de la Division des Affaires Politiques de la MINUSMA, Bruno Mpondo-Epo expliqua le mandat de la MINUSMA.
Selon lui, la MINUSMA est une mission de maintien de la paix. A l’en croire, l’acceptation d’une présence onusienne sur un territoire repose sur deux conditions dont l’acceptation par les parties belligérantes de faire la paix et la force nécessité de maintenir la paix. Pour lui, il faut que ces conditions soient acceptées par les parties. Et c’est pour cette raison que différentes résolutions ont été prises dans le cadre de la résolution de la crise du nord du Mali par les Nations Unies.
Il a rappelé les différents efforts fournis par la MINUSMA pour faciliter l’organisation des élections présidentielle et législative ainsi que son accompagnement ayant permis la signature de l’accord de Ouagadougou et dernièrement l’accord d’Alger pour le retour définitif de la paix au Mali.
Après la présentation du mandat de la MINUSMA par Bruno Mpondo-Epo, la parole a été donnée au public.
Les premières questions posées portaient sur la liberté d’agir de la MINUSMA. C’est-à-dire, si elle n’est pas manipulée par une force invisible au dessus d’elle qui l’oriente en fonction de ses intérêts faisant que ses décisions sont tout le temps contestées par les populations. Ainsi que son engagement à aider le gouvernement du Mali à restaurer son intégrité territoriale sur toute l’étendue du territoire telle que demandée par une des résolutions prises par l’ONU dans le cadre de la stabilisation du Mali.
Pour la première question, Bruno Mpondo-Epo nia catégoriquement l’existence d’une telle force au dessus la Minusma. Selon lui, si cette force existe actuellement au Mali, c’est parce que les Maliens l’ont demandé. A l’en croire, seul le Conseil de Sécurité de l’ONU est habilité à donner des ordres à la MINUSMA. Et qu’à ce titre, elle n’est soumise à aucun groupe de pression car ne fonctionnant qu’avec une résolution de ce conseil. Pour lui, la Minusma agit aussi en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.
D’autres questions posées par les jeunes avaient trait à la situation de Kidal, Anefis ou encore la lutte contre le terrorisme.
Pour la lutte contre le terrorisme, Bruno Mpondo-Epo dira qu’il existe en son sein une force spécifique dont la tâche première est la traque des terroristes. En plus, il cita la force française barkhane.
Concernant la restauration de l’autorité de l’Etat, le directeur de la Division des Affaires Politiques rappela les efforts déployés par cette force pour le retour progressif de l’Etat dans les régions de Tombouctou et Gao en particulier les gouverneurs, préfets, sous-préfets et magistrats en collaboration avec le gouvernement.
En plus de Bruno Mpondo-Epo, d’autres invités présents dans le cadre du débat dont Guillaume Ngefa, Directeur de la Division des Droits de l’Homme, Général Hervé Gomart, Chef d’état-major de la MINUSMA et le Colonel Christophe Monbelli-Valloire, Chef des Operations de la Police de la MINUSMA (UNPOL) ont tous exposé leurs bilans.
Le Général Hervé Gomart a rappelé les énormes efforts fournis par la MINUSMA pour la stabilité du pays dont la formation des forces armées et de sécurité maliennes. Il souligna que la MINUSMA entretient de bonnes relations avec les FAMas sur le terrain.
Quant au Chef des Operations de la Police de la MINUSMA, il dira qu’ils sont actuellement 1000 policiers onusiens au Mali. Et que l’objectif réel est d’atteindre les 1400 policiers. Le Colonel Christophe Monbelli-Valloire, précisera qu’un des buts de sa structure est le renforcement de la capacité des forces de police locales avec la formation de plus de 8000 agents.
Le Directeur de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA n’a pas manqué de donner des explications lui aussi dans son domaine dans le cadre de la promotion des droits de l’Homme au Mali.
Modibo Dolo
