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Spéculation sur les prix des engrais: l’alerte des paysans maliens

Le retard sur l’acheminement des engrais se font sentir déjà dans les champs en cette période de semi. Et pour cause, le sac de 50 kg de phosphates et de l’urée se vend ces derniers temps à 35.000, voire 37.500 FCFA. Un véritable obstacle pour les producteurs agricoles, qui souffrent déjà des conséquences de la mauvaise pluviométrie de la campagne passée.

 

Alors que la campagne se prépare, le stress gagne les agriculteurs à cause de la rareté des instants agricoles subventionnés qui alimente la surenchère. Face à la situation, certains acteurs ont haussé le ton, interpellé et même lancé un cri de cœur. Il semble que leur cri n’a pas été entendu. Parce que, sur le terrain, difficile de constater des efforts consentis pour faire face à la situation. Or, les intrants occupent une place de choix dans la réussite de la campagne et de l’atteinte des objectifs en termes de production céréalière ou cotonnière.

Sans une solution à cette spéculation entretenue par des commerçants qui en avancent  l’argument de la fermeture des frontières consécutif à l’embargo de la CEDEAO, des agricultures présagent déjà une très mauvaise campagne aux conséquences désastreuses sur l’économie nationale et sur la sécurité alimentaire.

Si la campagne agricole 2021/2022 a été agitée par une vague de contestations des producteurs agricoles qui criaient à la fraude, notamment le favoritisme dans la gestion des intrants agricoles subventionnés. Cette année, les graines risquent de pourrir au sol, faute d’intrants agricoles adéquats, préviennent des agriculteurs à l’image Karim SOUMAORO.

Ce cotonculteur du cercle de Yanfolila, dans la région de Sikasso, est sidéré par le prix du sac de 50 kg. Au lieu de 12 500 francs CFA, le sac de 50 kg du phosphate et de l’urée se vend à 35.000 FCFA. Soit plus que le double du prix normal de l’intrant subventionné. Dans leur localité, indique-t-il, ils attendent les intrants subventionnés déjà un peu en retard sur la  campagne.

« Nous avons entendu parler des engrais subventionnés, mais nous n’en avons pas bénéficié. Selon notre animateur d’agriculture, ces produits qui nous reviennent moins chers ne sont même pas arrivés à Bamako. L’acheminement est trop lent cette année et nous comprenons cela à cause de l’embargo que subit notre pays. Je demande à l’État c’est nous venir en aide sinon, nous ne pouvons pas ! » a déclaré M. SOUMAORO.

En exhortant l’État à s’impliquer dans la résolution de ce problème, il soutient que la cherté de la vie cette année est l’une conséquence du faible niveau de rendement de la campagne à cause, selon lui, de la mauvaise pluviométrie.

« Nous avons cette année, une période difficile s’il faut rajouter avec la cherté des prix d’intrants agricoles, nous risquons de ne plus produire », a  dit Karim SOUMAORO, cotonculteur à Yanfolila.

Dans la commune rurale de Kolokoba dans le cercle de Sikasso, les sacs de 50 kg de phosphates et de l’urée sont vendus plus cher qu’à Yanfolila. Ici, il est cédé à 37.500 FCFA à ‘’prendre ou à laisser’’.

Diakaridai KONE, président de l’Association villageoise des cotonculteurs s’inquiète de cette situation avant d’alerter. « Si la situation continuait comme telle, nous allons virer dans les mines d’or cette année. Nous avons la volonté de bien vouloir aider le gouvernement à produire le coton et les céréales cette année, mais nous n’en avons pas les moyens ».

Autant de cris de cœur à l’endroit des plus hautes autorités qui sont interpellées par les producteurs agricoles.  Un véritable défi pour le gouvernement de la transition, qui est entre le marteau de la CEDEAO et l’enclume de la communauté internationale.

Pourtant, il faut une solution rapide à ce problème, car l’agriculture est une véritable bouffée d’oxygène pour notre pays.

Selon les statistiques de la Banque mondiale, l’agriculture représentait près de 38% du PIB malien en 2014 et occupe plus de 75% de la population active.

Notons que vu l’importance de ce secteur, le gouvernement malien lui consacre près de 15% du budget   de l’état.  Malgré tout, les récoltes moins reluisantes à cause d’énormes défis qui entachent le secteur.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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