Le sergent Bagayogo de la Compagnie  de circulation routière (CCR)  de  service le mercredi 6 octobre dernier, dans l’après-midi sur l’Avenue de la nation  avait utilisé comme il se doit, son sifflet pour tenter d’arrêter les véhicules et permettre aux piétons de passer. Tous obtempèrent sauf un chauffeur de Sotrama. Et quand l’agent s’accrocha à la portière de son véhicule, il le traîna pendant une bonne trentaine de minutes avant  de se faire  arrêter et conduire manu militari à la Brigade  d’investigations judiciaires (BIJ), puis placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt centrale.

Les conducteurs de véhicule de transport en commun (Sotrama  et taxi)  et les agents de la Compagnie de circulation routière (CCR) partagent les mêmes intérêts,  à savoir contourner la loi qui régit ce secteur  pour ensuite  se partager  des dividendes sur le dos  de l’Etat  et des usagers. Mais, il arrive que cette complicité soit émaillée  souvent  de tensions  et c’est alors que chaque partie essaye de se tirer la couverture. C’est  ce qui explique la mort tragique à Garantiguibougou  du jeune Ibrahima Sissoko dit Bassé,  fauché sur sa Djakarta  par la faute du sergent  Diby Dembélé de la CCR. Sa hiérarchie par mépris pour la vie humaine et par abus d’autorité avait  assuré sa couverture alors qu’il est indéfendable. Dans le cas d’espèce, c’est au contraire l’agent qui a été contrarié  dans son travail. Il s’agit du sergent  Bagayogo.

Ce mardi  6 octobre, il était de faction sur l’Avenue de la nation. Vers 14H 30 mm, sifflet à la bouche, il a fait signe aux conducteurs de véhicules  et autres motocyclistes de céder la route aux piétons. Tous obtempèrent sauf un conducteur de Sotrama, on apprendra plus tard  qu’il se nomme Mamadou Diallo,  lequel venait de vers Sébénikoro. Il a accéléré au lieu de s’arrêter.

L’agent a été  bien inspiré  de se dégager et de s’accrocher à la portière pour ne pas se faire écraser. Le chauffeur l’a traîné pendant une bonne trentaine de minutes au su et au vu des passants dont certains filmaient la scène. Il fut  arrêté par d’autres agents de la CCR  et conduit à la BIJ  pour audition par le commissaire de police Traoré. Dès le  lendemain, il est placé  sous mandat de dépôt à la Maison  d’arrêt  centrale pour refus d’obtempérer, outrage à agent. Vous devinez toute la litanie quand  c’est le policier qui a raison.

Dénis T Théra

Source: Autre presse