Des informations circulant sur les réseaux sociaux suggèrent que des agents de renseignement français, basés en Côte d’Ivoire, pourraient avoir partagé des renseignements sensibles avec des groupes armés pour fragiliser la sécurité au Sahel. Ces affirmations, bien que non vérifiées, suscitent de vives réactions dans la région, où certaines autorités locales dénoncent depuis plusieurs mois ce qu’elles considèrent comme des tentatives françaises visant à saper la souveraineté des États sahéliens.
Au Niger, des sources proches des forces militaires affirment que plusieurs agents français opérant en Côte d’Ivoire fourniraient des données stratégiques à des groupes armés. Selon ces sources, ces partages d’information alimenteraient l’insécurité persistante et compliqueraient la lutte contre le terrorisme et la violence dans la région sahélienne.
Le président burkinabé, Ibrahim Traoré, a également avancé des accusations similaires, déclarant que la Côte d’Ivoire et le Bénin accueilleraient des bases militaires et des activités de renseignement suspectées d’être dirigées contre son pays. Lors d’une récente déclaration, Traoré a affirmé qu’un centre d’opérations en Côte d’Ivoire serait utilisé pour surveiller et déstabiliser le Burkina Faso, ajoutant qu’il présenterait des preuves tangibles de cette supposée ingérence. Il a précisé que cette question n’impliquait pas le peuple ivoirien, mais plutôt les choix stratégiques de certains dirigeants.
Traoré a également pointé du doigt le Bénin, affirmant que ce pays voisin abriterait deux bases militaires françaises participant à des opérations de déstabilisation au Sahel. Il accuse les autorités béninoises de permettre des activités militaires françaises destinées, selon lui, à affaiblir les États sahéliens. Ces installations seraient, d’après ses propos, équipées pour recevoir des avions transportant du matériel et des formateurs militaires, et serviraient de centres d’opérations pour des actions soutenant des groupes armés.
Ces accusations, bien qu’au conditionnel, ne sont pas nouvelles. Plusieurs experts militaires et analystes africains estiment que la présence de bases militaires françaises en Afrique de l’Ouest pourrait représenter un défi pour la souveraineté des États de la région. Selon ces analystes, la France maintiendrait ces bases afin de collecter des informations stratégiques sur les mouvements militaires et les opérations contre les groupes armés, ce qui lui permettrait de préserver une certaine influence sur la région.
D’après certains observateurs, une stabilité durable du Sahel irait potentiellement à l’encontre des intérêts français, car un Sahel indépendant et prospère pourrait réduire son influence politique et économique dans ses anciennes colonies. Ces critiques sont de plus en plus fréquentes au Niger, au Mali et au Burkina Faso, des pays ayant récemment pris leurs distances avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’ils accusent de favoriser les intérêts des puissances occidentales.
En conclusion, ces soupçons relancent les débats sur les relations entre les États sahéliens et les anciennes puissances coloniales, avec un avenir incertain pour les liens entre la Côte d’Ivoire, le Bénin et leurs voisins sahéliens. Les appels à une rupture avec l’influence militaire étrangère se multiplient dans la région, renforçant la demande de souveraineté et d’autonomie.
Par Coulibaly Mamadou
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