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Sounakari : A l’épreuve du temps

Donner du plaisir à ses beaux parents en leur préparant des plats copieux pendant le mois de ramadan est une habitude très ancienne dans notre société. Mais cette année, « le sounakari » risque  de souffrir de la cherté de la vie.

Comme le dit un adage bien connu de chez nous, des habitudes nées des moments de grande aisance risquent de disparaître à la moindre disette. C’est ce qui risque d’arriver au fameux « sounakari ». Du moins cette année, où la crise économique ne laisse aucune chance à cette survivance de notre culture. Le mois de ramadan est un mois béni, un mois de partage surtout, où les fidèles musulmans se plient au 4ème pilier de l’islam. Généralement, durant ce mois, les femmes préparent des nourritures pour la belle-famille des deux époux. Ce qu’on appelle communément le « sounakari », qui risque de souffrir cette année de la cherté actuelle de la vie. Les temps ne sont plus les même dit-on souvent. Même si on aime dire qu’il n’est pas facile de se défaire d’une vieille habitude.

En tout cas, le cri de cœur des nombreuses femmes aujourd’hui au sujet de la cherté des denrées de premières nécessités en dit long sur l’avenir de cette pratique sociale. « Les prix ont grimpé, du coup cela joue en défaveur de beaucoup de choses pendant ce mois » racontent des femmes rencontrées au marché.

Ami Diarra, une enseignante d’une trentaine d’années  témoigne : « les temps ont vraiment changé, autrefois on pouvais faire son sounakari à moindre coût, mais aujourd’hui tout est cher et on ne sais même pas ce qu’il faut préparer surtout que c’est le poulet ou le poisson qui sont les plus prisés des vieilles personnes ». Or, depuis un certain temps, dit-elle, leur prix n’est plus à portée de main. Peu de temps avant le début du carême, leur prix a suivi le mouvement à la hausse de la viande rouge.

Quant à Oumou Diall d’une quarantaine d’années, commerçante, elle indique qu’elle a arrêté de faire du « sounakari » pendant ces dernières années à cause de la cherté de la vie car il lui fallait préparer pour plusieurs tasses. Contrairement à elle, Bastan Keita, explique qu’elle prépare son « sounakari » en fonction de son pouvoir d’achat et surtout le mois de carême où elle n’a rien, elle ne se force pas car ce n’est pas une obligation. Mais juste un geste de bienfaisance.

Pour elle, les belles familles ne doivent pas prendre cela en mal si elles n’en reçoivent pas, car la vie actuelle est dure.

Fatoumata Fofana

 

Source: Tjikan

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