Le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga a effectué une visite d’une journée, hier, mardi, à Mopti. C’est dans le cadre de la rentrée des classes de l’année scolaire 2018-2019. Une visite si belle à la forme ; mais, au fond, qui nous renvoie à son premier passage, en février dernier, dans ladite Région où il avait promis monts et merveilles aux populations locales qui, par suite se sont retrouvées, au plan sécuritaire, dans une série de massacres, de carnages sur fond de représailles frisant une épuration ethnique savamment orchestrée. Bref, où en sommes nous avec ces promesses de ce PM?
Comme le dit l’autre, en Afrique, singulièrement au Mali, les promesses faites par nos Gouvernants aux Gouvernés apparaissent toujours comme le ver de terre que le pêcheur use pour appâter le poisson pour ,ensuite, l’attraper à ses filets. C’est malheureusement cette triste réalité qui va, peut-on le dire, faire avec la peau politique de nos Gouvernants si nous jetons un regard critique sur les dires et le faire de ceux-ci face à la population. Appelé à la rescousse du pays enfin décembre dernier, en lieu et place d’Abdoulaye Idrissa Maïga, désormais ex-Vice-président du parti présidentiel (RPM), et fraichement reconduit à la tête du tout nouveau Gouvernement, après avoir mouillé le maillot pour la « réélection frauduleuse » de son mentor d’IBK , Soumeylou Boubèye Maïga, était, hier, mardi 2 octobre, à Mopti. « Il y visitera plusieurs écoles et posera la première pierre de l’Université de Bandiagara. Dans l’après-midi, il présidera la rencontre entre les communautés Peulh et Dogon dans le cadre d’un processus politique visant la réconciliation intercommunautaire, la cohésion nationale et le Vivre ensemble », avait écrit sa cellule de communication sur sa page.
Huit mois après, où en est-on avec ses promesses du février dernier aux populations de Mopti?
« Nous allons chercher les bandits armés et terroristes où qu’ils se cachent et nous les neutraliserons. L’État ne cédera aucun centimètre carré aux lâches qui s’attaquent aux paisibles populations. Ils seront traqués partout où ils iront ». C’était en ces termes plein d’espoirs que Soumeylou Boubèye Maïga avait rassuré les populations civiles de la Région de Mopti en février dernier avant de déclarer que l’élection présidentielle qui faisait l’objet d’un pessimisme sans précédent se tiendra dans le délai constitutionnel avec la plus grande transparence. Près de huit mois après son passage dans cette Région, il s’y est encore rendu à l’occasion de la rentrée scolaire alors que les engagements de taille pris par le « stratège malien » aux populations meurtries de cette Région n’ont toujours pas effleuré des résultats escomptés. À l’entente des Maliens, cette énième visite de leurre du «Tigre malien» n’aurait de sens aux yeux du pauvre malien que si l’une de ses promesses faites lors de son premier passage en février dernier encore moins celle sur la situation sécuritaire déplorable qui a pris l’ascenseur, et a pris en otage l’éducation d’environ deux millions de Maliens, aurait été concrétisée. Quant à l’histoire de l’élection présidentielle dernière, l’impartialité des institutions dont son Gouvernement et la Cour Constitutionnelle ont transformé le processus en Hold-up électoral est palpable. Les faits qui l’ont émaillé sont innommables. Mais, rien n’est surprenant ; car, comme le dit l’autre, le Régime d’IBK se caractérise par sa Politique de l’Autriche et sa gestion par formalisme ; et qui n’ont de but que jeter la poudre aux yeux des pauvres citoyens qui ne cessent de payer les frais à la vie chère et aux bandits armés. Pire, les attaques en cascades sur fond de conflits interethniques ont entraîné la fermeture d’environ 750 écoles majoritairement dans ladite Région et à Kidal.
À Mopti, selon notre investigation, c’est seulement les villages de Moussawal et de Thiaboly dans la commune rurale de Fatima que les classes ont été rouvertes cette année alors qu’environ 265 écoles étaient fermées au cours de l’année scolaire 2017-2018, soit un taux de 39%. Également, dans le Cercle de Youwarou, 58 autres écoles étaient fermées l’année dernière. À cela, s’ajoutent aussi les infrastructures et équipements incendiés par les Hommes armés. Dans la même Région, plus de 100 écoles sont fermées dans le Cercle de Douentza.
Au Nord du pays, indique notre confrère du Studio Tamani, dans la Région de Tombouctou, le CAP de Niafounké compte 34 écoles fermées à ce jour. À Kidal, sur les 71 écoles que compte la Région seulement une était ouverte l’an passé.
Qu’en est-il, donc, avec l’engagement du redéploiement de « 4000 militaires avec une enveloppe d’un demi-milliard », pris par SBM ce jour?
Seydou Konaté : LE COMBAT