Hier lundi 15 Avril 2019, s’est tenu un conseil de cabinet à la primature. Tous nos recoupements opérés affirment qu’aucun ministre n’avait voulu discuter chaudement avec le premier ministre. « Il était mélancolique, nerveux, méfiant du début à la fin » raconte un membre de son cabinet. Les ministres du RPM auraient été suppliés par Soumeylou Boubèye Maiga afin d’empêcher toute tentative d’adhésion des députés majoritaires au vote de la motion de censure.
Selon nos sources ministérielles, le premier ministre aurait informé les membres du gouvernement que si la motion passait, les 95% du gouvernement ne seraient pas reconduits. Il aurait aussi déclaré que jusqu’hier, il bénéficiait de la confiance présidentielle. « Il dit avoir évoqué les conséquences de la dissolution de l’Assemblée Nationale avec le président. Il aurait informé le président que même si les responsables du RPM demeurent ses premiers adversaires, il se réjouirait du nombre de députés ASMA et RPM qui seraient ses soutiens » témoigne un attaché d’un ministre.
Le Premier Ministre se serait réjoui que l’Assemblée soit dirigée par le beau-père du fils du président qui, en principe, devrait rester du côté du régime malgré les intérêts et les revirements des politiques. Il aurait affirmé exclure toute démission de son propre gré sauf lorsque le chef de l’Etat le lui demanderait en personne.
Nos nombreuses indiscrétions ont témoigné que plusieurs ministres auraient participé au conseil de cabinet sans documents et sans enthousiasme. Pourtant, les maillons faibles constituent la source de toute cette incompétence globale qui risquerait d’emporter tout le monde. Comme il fallait s’y attendre, le Tigre s’est dit outré par l’attitude des religieux Mahamoud Dicko et Bouyé Haïdara de Nioro. Malgré les efforts (la mission de l’imam marocain à Nioro) d’Ibrahim Boubacar Keita pour atténuer la crise, ils auraient décidé de se radicaliser contre le régime.
A la fin de la réunion, après un départ nonchalant du Premier Ministre, l’ensemble des ministres présents étaient restés dans la salle pour faire bloc en étudiant démarches qui pourraient entrainer l’échec de la motion de censure dont leurs postes ministériels en dépendraient.
Source: Le Figaro Du Mali