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Soumaila Cissé à propos de la Révision constitutionnelle : « La Constitution qui est proposée aux Maliens, n’est pas une Constitution qui mène vers le progrès »

‘‘ADP-Maliba- Sadi’’ et ‘‘VRD’’,  les deux groupes parlementaires de l’opposition malienne ont ensemble animé une conférence de presse ce jeudi 08 juin  à la maison de la presse. Objet, se prononcer sur les raisons qui ont  poussé leurs 35 députés à voter contre le projet de révision constitutionnelle adopté le 3 juin dernier à l’Assemblée national. Présent à cette rencontre, l’honorable Soumaïla Cissé,  le chef de  file de l’opposition (il n’était pas conférencier), s’est aussi entretenu avec la presse en marge de la rencontre sur la question.

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Aux dires de l’honorable Soumaïla Cissé, il y a  de ces raisons légitimes qui ont poussé les 35 députés des groupes parlementaires à dire ‘‘non’’ au projet de  texte  portant sur la révision constitutionnelle. La première de ces raisons, dira-t-il, concerne  l’article 118 de l’actuelle Constitution qui met en cause toute intention de  révision de la Constitution quand il est porté atteinte à l’intégrité du territoire  nationale : « Le pays est dans une insécurité quasi-générale, le manque de souveraineté de l’Etat est dans la plupart des régions du nord, à Gao le gouverneur et les sous-préfets sont Gao, ceux de Kidal sont eux aussi à Gao. L’Etat n’est pas souverain, et l’intégrité du est en cause », a dit l’élu de Niafounké s’exprimant sur ce point.

La 2ème raison, s’explique l’honorable Soumaïla Cisssé, est qu’on a fait une conférence d’entente nationale, à partir de cette conférence, il y a une charte qui va être rédigée, cette charte va certainement impacter sur la Constitution : « Qu’est-ce qui empêche d’attendre un peu  pour voir le contenu de la charte  afin  de modifier la Constitution », a dit l’honorable Cissé avant de poursuivre : « L’essence même  de la révision c’est d’amener une décentralisation plus poussée, de transférer les pouvoirs aux différentes collectivités, or, qu’est-ce qu’on constate ? C’est le Président de la République lui-même qui s’arrose des pouvoirs supplémentaires. Le président va nommer le président de la cour constitutionnelle, il va nommer  des sénateurs et le président s’arrose le pouvoir de modifier la Constitution sans référendum », dénonce-t-il.

‘‘Modifier la Constitution sans référendum ? ’’

L’article du projet de constitution qui  offre cette possibilité,  ne concerne pas la durée des mandats du Président de la République et des députés. Il faudrait passer par un referendum pour les changer (pas  la durée des mandats du Président de la République et des députés), précise le projet de constitution.

Qu’à cela ne tienne, l’honorable Soumaïla Cissé a une autre vision de cette procédure de révision de la constitution : « Le président s’arrose le pouvoir de modifier la Constitution sans référendum, mais par ce qu’on appelle un congrès, une réunion qui va concerner  un maximum de 300 personnes (147 députés et 150 Sénateurs) qui vont délivrer au nom de l’Etat. Ça veut dire  que le Président, au détour de ce referendum pourra convoquer le congrès et remettre dans la Constitution tout ce qui a été refusé par les députés et  qui ne sera pas soumis pour la sanction de l’ensemble du peuple », explique-t-il.

Selon le chef de file l’opposition, ce sont des éléments qui font que la Constitution qui est proposée aux Maliens, n’est pas une Constitution qui mène vers le progrès. « C’est une Constitution pour une consécution, il faudrait revenir en arrière, avoir une  discussion plus large ».

 

Le Senat n’est pas une institution de trop

Face à la presse l’honorable  a  aussi promis un combat féroce contre ce projet de texte : « Nous allons nous battre, aviser la société civile, saisir la cour constitutionnelle, pour que cette Constitution ne soit pas appliquée en République du  Mali. ça ne nous amène à rien, çà amène à la division du pays, ça amène à l’incompréhension », a-t-il dit

L’honorable Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire VRD, a indiqué que la logique voudrait que le Président de la République  retire d’abord ce document en attendant que la situation sécuritaire s’améliore. « Organiser partiellement un referendum, ce n’est plus un referendum », a-t-il dit au lors de la conférence qu’il a conjointement animée avec autres députés du groupe parlementaire ‘‘ADP-Maliba- Sadi’’.

Pour ces députés de l’opposition, la création du Senat ne doit pas poser problème comme c’est le cas au sein de l’opinion publique. « C’est le haut conseil des collectivités qui sera transformé en Senat, ce n’est pas une institution de trop, ni sur le plan budgétaire ni sur le plan institutionnel, ce qui pose problème c’est le fait qu’il y aura deux types de sénateurs,  un qui sera  nommé et l’autre élu », a-t-on indiqué lors de cette conférence de presse.

A la même heure où cette conférence de presse se tenait à la maison de la presse pour dénoncer le projet de Constitution, à la bourse du travail de Bamako, la police empêchait une manifestation contre le même le texte. Ces manifestants empêchés de battre le pavé ont promis de regagner la rue dès ce samedi 10 juin pour dire juste ‘‘Non’’ au projet de révision constitutionnelle.

Djibi Samaké

mali24

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