Face à la presse hier jeudi à la maison de la presse, l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’URD et désormais chef de file de l’opposition malienne, n’a épargné aucun des thèmes au cœur de l’actualité du pays, marquée par les tares et les frasques d’une gouvernance qu’il juge de « sans repère ».
Bamako- Après une brève explication de ce que c’est et doit faire le chef de file de l’opposition et son bord politique dans un système démocrate sérieux, Soumaïla Cissé n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer le système de gouvernance instauré par le régime IBK.
« Aujourd’hui, les Maliens ont l’intention d’avoir été trahis », a-t-il déclaré de passage.
« Vous avez un pays où le processus de la réconciliation nationale n’est pas enclenché…Vous avez un pays où l’insécurité existe dans toutes les parties du pays…Vous avez un pays où la corruption est grandissante et à ciel ouvert… »
Comment comprendre que dans le partage des logements sociaux, un ministre ait un logement social ?
Comment comprendre que le ministre lui-même chargé de la distribution s’en attribue tellement de logements « sociaux » qu’il les distribue à toute sa belle-famille ?, s’interroge le député de Niafunké, avant d’indiquer que « c’est visible sur la liste des bénéficiaires.»
Pour Cissé dont l’appartenance du parti à l’opposition ne souffre d’aucune ambigüité, « des difficultés liées aux problèmes de l’avion présidentiel, des armements, des engrais et au passeport, demeurent jusque-là non traitées. »
Ensuite, « nous avons un accord qui est difficile à être appliquer,et même la mise en place de son comité de suivi n’est encore pas effective. »
En sommes, « nous sommes dans un bateau ivre qui tangue au gré des flots. Et, c’est là où c’est dangereux, parce qu’ilne sait pas où il va ! Nous, nous sommes l’opposition et nous continuerons de dénoncer ce qui n’est pas bien. Et je pense qu’il est bon que le gouvernement nous écoute », tranche-t-il.
Quand il y a eu des démolitions à Souleymanebougou, « j’ai eu à intervenir, et le gouvernement m’a écouté. Ce qui ne veut pas dire que nous nions le droit. Nous respectons le droit, mais il faut respecter la dignité des hommes et des femmes », modère-t-il sur cette dernière affaire qui fait du bruit depuis une semaine.
Mais malheureusement, se désole le dernier challenger d’IBK,« depuis deux ans, ça n’avance pas, ça s’empire de jour en jour. On sera optimiste quand on verra des voies de sorties. »
En conclusion, Soumi regrette que dans une République dite démocrate, l’opposition est privée de tout ce qui est l’accès aux médias d’Etat. Qu’il y a une absence réelle des débats. Il appelle à ce que les relations diplomatiques du Mali avec ses voisins, détériorées, se rétablissent pour l’intérêt des Maliens. Que l’Etat consulte, voire prenne en compte les idées des Maliens de l’extérieur, a-t-l proposé.