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Soumaïla Cissé face à la presse : « La Nation est meurtrie, la République fragilisée, les Maliens indignement traités et trahis »

Lors de sa conférence de presse du 30 juillet, Soumaïla Cissé chef de file de l’opposition politique a fustigé les tares du régime et ses dérives totalitaires dans tous les domaines.

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L’URD, a rappelé Soumi, s’est volontairement déclaré et sans pression aucune dans l’opposition dès le lendemain des élections générales de 2013. Le parti a inscrit son action dans une opposition constructive et responsable en faisant des critiques objectives et des contre- propositions bien avant l’entrée en vigueur de la loi n°2015-007 du 04 Mars 2015 portant statut de l’opposition politique.

Selon le président de l’URD, sa formation politique ne cessera jamais de rappeler les dérives et les abus qui continuent de caractériser le régime en place. Avant de poursuivre : « L’URD ne cessera jamais de les dénoncer sans violence aucune ».

« Aujourd’hui, la Nation est meurtrie, la République est fragilisée, la démocratie fracturée. Les maliens se sentent humiliés, indignement traités et trahis. Ils subissent un quotidien insoutenable » a fustigé l’enfant de Niafunké pour qui« L’année 2014, déclarée année de lutte contre la corruption, a laissé la place à une course effrénée pour la promotion de la corruption jusqu’au sommet de l’Etat. »

Pour Soumi, « la corruption florissante, au contraire de l’emploi qui s’assèche, a atteint des proportions inquiétantes dans tous les domaines et les atteintes graves au droit des travailleurs sont devenues monnaie courante avec des relèves de cadres et d’agents dans tous les secteurs pour seul motif politique. Le régime peine à créer l’espoir, à mobiliser les énergies et à faire appel au génie créateur de notre Peuple. Pour la majorité qui nous gouverne, les jeunes et les femmes sont loin d’être les véritables atouts de l’avenir. Les  populations attendent désespérément les services sociaux de base pompeusement promis ».

Et d’ajouter : « Les scandales sont devenus la règle. Pour ce régime, le Peuple ne constitue plus une priorité. Seule une saine distribution de la justice permet de sanctionner les errements inadmissibles » avant de rappeler avec insistance et sans succès que « la montée fulgurante des attaques terroristes et djihadistes dans notre pays requièrent une vigilance sans faille, une mobilisation permanente et un engagement responsable du Gouvernement à travers des actions appropriées pour combattre les menaces afin d’assurer aux populations la protection de leur personne et de leurs biens ».

Relativement à l’Accord d’Alger, le conférencier a indiqué : « L’accord issu du processus d’Alger, auquel nous n’avons pas été associés malgré notre insistance, était censé ramener la paix et la quiétude dans notre Pays. Hélas ! Depuis la signature dudit document l’insécurité se généralise. Nous ne cesserons jamais de saluer le courage et l’engagement des Forces Armées et de sécurité du Mali qui opèrent parfois dans des conditions matérielles très difficiles. Nous avons toujours invité le Gouvernement à les doter de moyens adéquats leur permettant d’exécuter dignement et avec professionnalisme leur difficile mission ». Et à Soumi de conclure : « Nous avons recommandé au Gouvernement de différer la construction du projet de pavillon présidentiel à l’aéroport prévu pour 8 milliards de FCFA et d’affecter ce montant à l’équipement de la sécurité ». No comment.

L’arrogance d’être au pouvoir peut-il construire un pays ?

 

Salif Diallo

 

 

 

 

 

En savoir sur le Chef de file de l’opposition

Au terme de l’article 13 de la loi : «  l’opposition politique est représentée par un porte – parole qui prend le titre de Chef de file de l’opposition politique…. »

Le Chef de file est désigné par le parti politique déclaré à l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale à l’occasion des dernières élections législatives. En l’absence d’opposition parlementaire, le Chef de file de l’opposition est désigné par le parti déclaré dans l’opposition politique et ayant le plus grand nombre de conseillers communaux.

Dans les deux cas, le nom du Chef de file de l’opposition politique est notifié par son parti au Ministre chargé des partis politiques qui le communique sans délai au Président de la République. Il est ensuite nommé par décret du Président de la République.

Il dispose d’un cabinet dont la composition et les avantages sont fixés par un décret pris en conseil des ministres.

Les crédits nécessaires à la prise en charge du Chef de file de l’opposition  politique et de son cabinet sont inscrits au budget d’Etat.

Le Président de la République et le Premier ministre ont la faculté d’associer le Chef de file de l’opposition aux visites des personnalités étrangères au Mali. Des missions peuvent lui être confiées. Il peut être reçu en audience par le Président de la République et le Premier ministre, à sa demande, sur les questions d’intérêt national.

Son mandat prend fin en cas de décès, d’acceptation d’une fonction incompatible, de démission de son poste, d’exclusion ou de démission de son parti.

Il est remplacé, au plus tard, deux mois après le constat de la vacance conformément à la procédure de désignation précédemment  évoquée.

Il ne peut faire l’objet de discrimination, de sanction administrative ou d’emprisonnement en raison de ses opinions ou appartenance politiques.

Enfin, il a l’obligation d’adresser au Président de la République et au Président de l’Assemblée Nationale un rapport annuel sur l’application des dispositions du statut de l’opposition. Ce rapport est publié au journal officiel.

 

Des devoirs de l’Opposition :

 

Les partis politiques de l’opposition sont tenus de respecter les autorités légalement établies ; d’œuvrer à l’instauration d’une culture démocratique par l’information, la formation et l’éducation des citoyens ; de veiller au respect des principes de la souveraineté nationale, de l’intégrité du territoire, de la forme  républicaine de l’Etat, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat ; de cultiver le principe de la conquête démocratique du pouvoir, l’usage de la non-violence comme moyen d’expression de la lutte politique et le respect de la règle de la majorité; de défendre les intérêts supérieurs de la nation.

L’une des missions essentielles de l’opposition politique est de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès.

Les partis politiques de l’opposition  peuvent être consultés sur les grandes préoccupations nationales sur lesquelles  ils peuvent se prononcer.

Leurs responsables peuvent recevoir ou être reçus par les membres des missions diplomatiques, consulaires et des organisations internationales accréditées au Mali ainsi que les personnalités  étrangères en visite régulière au Mali.

Les dirigeants des partis politiques de l’opposition ne peuvent faire l’objet de discrimination, de sanction administrative ou d’emprisonnement en raison de leurs opinions ou appartenance politiques.

Conformément à l’article 13 alinéa 2 du statut, l’URD, déclarée dans l’opposition avec ses 17 députés, devient le parti politique appelé à désigner le Chef de file de l’opposition. C’est pourquoi à l’issue de sa réunion extraordinaire tenue le 24 Mars 2015 à 17H à son siège à Badalabougou, l’URD a désigné son Président, l’honorable Soumaïla Cissé, député élu à Niafunké, Chef de file de l’opposition politique. Le même jour, la Direction du parti porta l’information à la connaissance des autres partis membres de l’opposition politique et de la presse.

Par lettre en date du 25 Mars 2015, l’URD a informé le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation de cette désignation conformément à l’article 14 du statut de l’opposition qui dispose : «  le nom du Chef de file de l’opposition politique est notifié par son parti au Ministre chargé des partis politiques qui le communique sans délai au Président de la République. »

C’est pourquoi, par Décret n°2015-0428/P-RM en date du 10 juin 2015, le Président de la République a procédé à la nomination de Soumaïla Cissé Chef de file de l’opposition politique.

L’article 12 du statut de l’opposition politique rappelle que « l’opposition politique a le devoir de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès ».

L’article 15 stipule : «  le Chef de file de l’opposition politique a rang de ministre essentiellement au plan protocolaire.

Il dispose d’un cabinet dont la composition et les avantages sont fixés par un décret pris en conseil des Ministres.

Les crédits nécessaires à la prise en charge du chef de file de l’opposition politique et de son cabinet sont inscrits au budget d’Etat. »

L’action du Gouvernement s’exerçant aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, en tenant compte de la mission de l’opposition et pour permettre au Chef de file de l’opposition de remplir de manière adéquate sa mission, son cabinet doit pouvoir couvrir à minima le champ des domaines des affaires publiques.

Source: Le Matinal

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