L’abonné permanent aux soupçons de malversations et de divers délits d’initiés, Soumaila Cissé est entrain finalement de dévoiler les côtés obscurs de sa personnalité. A force de s’expliquer sans jamais réussir à convaincre, il a fini par nous agacer. Il n’ya jamais de fumée sans feu.

Milliardaire fabriqué de toutes pièces par feu Boubacar Sada Sy et entretenu par Alpha Oumar Konaré, Soumaila Cissé, n’était qu’un illustre inconnu, un piètre homme politique il y a seulement deux décennies. Son parcours se résume aux multiples frasques dont il été acteur majeurs au sein de la CMDT, de l’ACI et bien plus tard, au gouvernement et à l’UEMOA.

Un rappel est nécessaire pour comprendre l’origine des prétentions démesurées d’un spécimen de cadre parvenu. L’ingénieur en informatique nous arrive des rues parisiennes après quelques emplois non concluant en France. Il séduit par son talent l’un des hommes politiques les plus puissants de l’ère démocratique du Mali.

Il s’agit de feu Boubacar Sada Sy, un baron très respecté à cause de sa forte personnalité. A l’époque, Sada Sy ne proposait pas ses protégés au président Alpha.

Il les imposait aux postes qu’il voulait et veillait toujours à ce que malheur ne leur arrive.

Ainsi, comme d’autres, Soumaila Cissé, quitte les petits bureaux de la CMDT, pour se retrouver à l’ACI dont il occupe la direction.  Le président Alpha Oumar Konaré par estime pour Sada Sy, protège à son tour celui dont il finira par entendre des hauts faits dans les petits trafics au sein de l’ACI. Excédé, il en parlera plusieurs fois à Sada qui continuait de mettre au compte de l’inexpérience les gaffes qu’on reprochait à Soumaila Cissé.

Sous pression, il parvient non sans dommage, à lancer le projet ACI que Alpha était obligé de confier à un autre cadre pour sauver les meubles. Quand Soumaila Cissé dit qu’il fut le premier directeur de l’ACI et qu’il n’a pas un terrain à l’ACI, il n’a pas tort, parce que le Président Alpha ne lui a jamais donné ni le temps ni les moyens.

Mais à cause de son rendement politique et de la couverture de son mentor Sada Sy, Alpha procède à un réaménagement gouvernemental et nomme Soumi comme ministre de l’économie et des finances donc assurant la tutelle de l’ACI. Comprenez donc pourquoi personne ne peut rien prouver contre lui à cette époque. Mais pourquoi donc, son successeur Haidara, toujours en cavale n’a jamais répondu aux crimes qui lui ont été attribués pendant qu’il était sous l’autorité de Soumaila Cissé ?

Le moment venu, nous inviterons l’honorable chef de fil de l’opposition de nous fournir quelques anecdotes de ce sombre passage au ministère des finances.

Doit-on rappeler le très lourd dossier du bradage du patrimoine immobilier de l’Etat ? Pourtant on pourrait bien revisiter ces sulfureux dossiers que Soumaila Cissé croit avoir ensevelit. Du grand Hotel dont il a question de bradage et de disparition du chèque, en passant par la vente des salles de cinéma à Djigué, l’honorable

Soumaila Cissé sait bien que l’histoire a horreur du mensonge.

Dans la même période, d’un ministère à l’autre, comme une trainée de poudre, les scandales se sont multipliés.

Le premier scandale qui a failli l’emporter mais qui a été vite étouffé est relatif au projet de construction de la cité administrative. Quand Soumaila Cissé dit « La Cité Administrative c’est moi », il a parfaitement raison. Mais seulement il n’osera jamais évoquer les raisons pour lesquelles, le président Alpha Oumar Konaré l’a dessaisi de ce dossier.

Des informations de sources très crédibles révèlent que c’est lorsqu’il a découvert une surfacturation de plus de 5 milliards que le président Konaré a décidé de rendre au Guide Libyen Mouammar Kadhafi le marché. C’est ainsi que la société égyptienne proche de Soumaila Cissé a été écartée. Comment voudrait il dans ces conditions être invité à la cérémonie de remise des clés (puisse qu’il s’en est plaint). A ce dossier s’ajoute le très sulfureux dossier des bacs de la COMANAV.

Pourquoi donc Soumaila Cissé est il objet d’une si nauséabonde publicité ?

Il n’y a jamais de fumée sans feu. Au lieu d’ironiser sur les impayés de son compagnon Tièbilé Dramé, Soumaila Cissé a tout intérêt à nous fournir davantage de justifications sur ses ravages. A défaut, il devra se la fermer.

Abdoulaye Niangaly

Source: La Dépêche