Le leader de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé, a présenté ses vœux de nouvel an à la presse malienne. C’était samedi dernier, à la Maison de la Presse, en présence des cadres du parti, mais aussi d’une foule nombreuse. Occasion pour le chef de file de l’opposition de passer en revue les dérives du régime IBK dans la gestion des dossiers brûlants de l’heure.Dans sa déclaration liminaire de présentation de vœux, le président de l’Union pour la République et la Démocratie a rendu un vibrant hommage aux femmes et aux hommes de medias, lesquels, dit-il, ont connu une année 2014 très éprouvante. 118 journalistes ont été assassinés en 2014. Et cela est énorme, selon l’honorable Cissé.
Soumi a indiqué que grâce aux plumes des journalistes et à leur courageuse insistance, la voix de l’URD et de l’opposition a été entendue. «Oui vous avez alerté ! Oui vous avez dénoncé toutes les dérives (corruption, concussion, gabegie financière, mensonges) qui ont caractérisé la gouvernance de notre pays. Oui, vous avez été traité de tous les noms d’oiseau ! Oui, vous avez été parfois humiliés pour avoir exécuté correctement votre noble mission d’informer… c’est une légèreté blâmable d’oublier que la presse constitue le 4ème pouvoir, pouvoir qui n’est affilié ni à la majorité, ni à l’opposition… », a déclaré le président de l’URD. Avant de rappeler que la protection des journalistes doit être une priorité des autorités. En tout cas, l’URD s’engage, assure son président, pour que la liberté de la presse telle que reconnue et garantie par la constitution du 25 février 1992, soit une réalité. Situation sécuritaire préoccupante dans les régions du nord, retard dans la mise en place de la commission vérité justice réconciliation, formation et équipement de l’armée sont, selon l’URD, des «urgences urgentes» auxquelles le gouvernement doit faire face. La sécurisation du Mali, selon l’honorable Cissé, passe par la construction «d’une armée forte, professionnelle et républicaine capable de garantir de manière durable la sécurité et l’intégrité du territoire national ». Mais la construction d’une telle armée repose, ajoute t-il, sur une gouvernance de qualité, une gouvernance irréprochable. L’URD regrette de constater que le gouvernement se hâte lentement dans la mise en place de la commission vérité, justice et réconciliation, laquelle est «devenue ancienne sans avoir vu le jour». Autre regret de l’URD : la marginalisation des femmes qui ne sont que 3 dans le nouveau gouvernement qui compte 29 membres. Le président de la Maison de la Presse, Dramane Alou Koné a, à son tour, rappelé au président de l’URD les attentes des journalistes maliens. Des attentes qui ont pour noms : la formation, la réforme de la loi sur la presse et la lutte contre la précarité de la presse, via l’indexation de l’aide à la presse au budget d’Etat.
Abou Berthé
Source: Canard Déchainé