« Le Mali aura le 29 juillet prochain le choix entre l’affaissement actuel et le redressement. C’est dire qu’il n’y aura pas d’alternative à l’alternance. S’il n’y a de bilan pour le quinquennat du Président IBK, par contre une suite de souffrances et détresses infligées au peuple et au pays en dit long sur la ruine du Mali sous son mandat.
Dans cette chronique « Mali-niaiserie » nous avons tour à tour signalé et analysé comment en quatre ans nous sommes devenus la risée des Etats du Sahel ; comment la gouvernance IBK a livré le Mali aux porte-paroles ethniques ; pourquoi et comment il a bradé le destin de notre pays. Pire, aujourd’hui le régime IBK entreprend allègrement la voie du suicide collectif en instrumentalisant les conflits intercommunautaires.
Après l’autopsie du pouvoir IBK, on découvre une trahison permanente, contre le Mali, caractérisée par la subordination de tous les dossiers vitaux du pays aux intérêts de clan et de famille. Du fait de sa patrimonialisation et clochardisation de l’Administration, l’Etat a été la première victime. Faisant fi des lois et des règlements régissant l’Administration, le régime a installé notre pays dans les vertus d’une république bananière, par la promotion d’une « logique de l’autorité prédatrice » avec une banalisation jamais égalée de l’extorsion et de la surfacturation.
La culture de la primauté de l’allégeance à la place de la légalité dans les administrations a favorisé un climat de terrorisme intellectuel qui inhibe tout esprit de neutralité chez les fonctionnaires. Les cadres organiques n’étant plus respectés dans l’administration, celle-ci sinistrée de ses cadres professionnels, évolue à l’ère des journaliers pour ainsi dire.
Conséquences, n’y a plus de gouvernance, pas même un semblant de gestion du pays ; nous sommes devenus la risée du Sahel.
Face à un terrorisme barbare armé qui a déclaré la guerre au Mali en tant que nation, Etat et société, et qui frappe quand il veut, où il veut, qui il veut, semant la mort, la désolation, le pouvoir désarme son armée et le cantonne sur son propre territoire et aujourd’hui fait recours aux supplétifs, jugés plus fidèles, parce qu’ils sont plus associés aux combines politiques et aux intérêts claniques et familiaux.
En toute impunité les ressources affectées à l’armée sont systématiquement pillées, les conditions de vie des soldats, au-delà de la profession de foi et de spectacles médiatiques qui entourent la gouvernance sécuritaire, sont restées le symbole du dénuement.
Il en résulte une rupture de confiance entre l’autorité politique et l’effectif combattant. Dans un climat de quasi-désobéissance militaire, les dernières trouvailles du régime finissant seraient peut-être de livrer le pays aux porte-parole ethniques, ceux-là qui font de l’appartenance à une ethnie, un programme de promotion sociale et politique, retournent les communautés nationales les unes contre les autres dans le silence coupable du Gouvernement, si ce n’est avec son consentement explicite.
Dans un pays comme le Mali où l’identification ethnique est le plus souvent artificielle, se poser en promoteurs des identités spécifiques, tient de l’imposture. C’est aussi la voie du suicide collectif. Devant ce danger qui guette le pays, on voudrait maintenir au pouvoir un président gravement handicapé, sans souffle ni énergie auquel il est demandé de diriger un pays de 18 millions d’habitants. La seule ressource politique qui lui reste est son mépris manifeste et sa bravade envers le peuple, pensant que la politique de l’achat et du débauchage lui permettrait de s’éterniser au pouvoir. Il a cru pouvoir gouverner le Mali depuis les avions, voire les hôpitaux. Un pays ne peut être géré par un système aussi obsolète qu’on voudrait importer d’un voisinage immédiat.
La révolte des populations de Kenieba, celle des neuf (9) régions non opérationnelles récemment à Bougouni, de Sadiola, des populations traumatisées de Fana sur fond de suspicion politique… donne la mesure du danger que constitue le pouvoir pour l’avenir. Depuis l’échec de la tentative de braconnage constitutionnel, les Maliens restent en alerte pour faire face à d’éventuels guet-apens du régime contre le pays.
A l’époque, c’est en toute conscience que la société malienne à travers l’engagement de la fraction de sa jeunesse la plus consciente a mis en échec la tentative de s’éterniser au pouvoir, par un projet de révision constitutionnelle complètement biaisée et dont l’objectif caché était de ne pas aller aux élections en 2018.
Les Maliens avaient compris que chaque article de la constitution du 25 février 1992, imprime un sacrifice de sang versé dans les luttes sociales, politiques et d’engagements citoyens et que cette Constitution reste le gage de l’unité nationale.
Apres cet échec, aujourd’hui dans une fuite en avant le pouvoir IBK continue de bruler le pays. Le Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est mis en mission pour quémander le vote d’une communauté qu’on a quatre durant abandonné à son sort.
Par la politique de débauchage et de l’achat de conscience des partis politiques et non des moindres symboliquement sont déstabilisés, leurs instances infiltrées, voire dévoyées au mépris de leur légalité interne et des lois de la république.
C’est dans décor que même, ceux qui ont imposé au Mali, le mandat actuel, cela s’entend les leaders religieux, une partie de l’armée alors au pouvoir et qui se sentent politiquement, moralement responsables de la tragédie éventuellement à venir s’en démarquent. Tous convaincus que le mandat aura fini par détruire toute solution raisonnable et honorable pour remettre le pays sur une voie sortie de crise.
Les récentes conclusions du rapport du Senat français indiquant que le problème du Mali, c’est le Président IBK sa gouvernance, ses incompétences voire insouciances ont conduit le pays dans l’impasse. Cinq ans après la France avoue avoir misé sur le tocard des candidats.
Un tocard qui gagne devrait rapporter en gain, mais le problème est que le Mali et la France se retrouvent tous deux ruinés dans l’opération. Tous les analystes de la vie politique du Mali savaient que le contraire aurait étonné.
Nous voilà dans l’impasse, l’immobilisme sur fond de gesticulation stérile. Le Mali brule et emporte avec lui chaque, jour un morceau de la sous-région. D’où une responsabilité des forces républicaines et démocratique de l’Afrique de l’ouest à aider les patriotes du Mali à se défaire démocratiquement du péril IBK.
Autant que les partis démocratiques, les sociétés africaines doivent se mobiliser pour le Mali ».
Depeches du mali