La zone réservée au tribunal militaire à Sotuba près de la cour de la Sécurité d’État a été morcelée et vendue aux privés. Une plainte est déjà en constitution par la plateforme de la lutte contre la corruption et le chômage afin d’exiger l’ouverture d’une enquête judiciaire pour situer les responsabilités.
Que ça soit à Bamako ou à l’intérieur du pays, les problèmes fonciers semblent être éternels. Spéculation foncière, titres illégaux ou encore des expropriations forcées, des milliers de Maliens en subissent les conséquences tragiques. Certains Ministres qui ont eu à occuper le portefeuille en charge de la question, tous, d’une manière ou d’une autre, ont essayé de recadrer l’affaire qui déborde continuellement. Et, la question reste toujours au centre des préoccupations. Dans les localités environnantes de la Capitale, les grands hommes d’affaires et les responsables nationaux de Bamako affluent vers les parcelles ou de concessions rurales. Ils proposent aux chefs locaux des villages des sommes qu’ils n’ont jamais imaginées ou entrevues en liasses de billets de banque. Dans la cité des trois caïmans, il n’y’a plus un centimètre à vendre. Même les cimetières ne sont pas épargnés. « Un cimetière d’un quartier de la capitale à l’état originel était de quatre hectares, mais ils l’ont morcelé. Ils n’ont réservé qu’un hectare. C’est à la suite des démarches par les autorités coutumières et religieuses auprès du Président de l’époque Amadou Toumani Touré qu’on a restitué un hectare de plus. », déplorait un averti du domaine, le lundi 7 octobre dernier, lors de la cérémonie commémorative de la journée mondiale de l’Architecture dans les locaux du musée national.
La PCC sur le front
À Sotuba ACI, c’est un autre scandale. La commercialisation de la terre n’a pas épargné la zone où devrait être construit le tribunal militaire. « La zone réservée au tribunal militaire à Sotuba près de la cour de la Sécurité d’État a été morcelée et vendue aux privés », nous a révélé le Président du comité de pilotage de la plateforme de la lutte contre la corruption et le chômage, Pr Clément Dembélé. Une affaire désormais insérée dans le programme de lutte de la PCC, rajoute son Président. « Nous envisageons très bientôt une plainte et ouverture d’enquête judiciaire pour situer les responsabilités. Nous allons demander à ce que ces constructions illégales soient purement et simplement démolies ou à défaut que l’état récupère son dû… » a-t-il promis. Selon lui, les bandits n’ont leur place que dans les prisons.
Seydou Konaté
LE COMBAT