Revue de troupes, salut du drapeau, allocutions, défilé et remise solennelle d’attestations ont été les temps forts de cette cérémonie de sortie de formation d’une vingtaine de futurs commandants d’escadrons de la garde nationale. Tout cela sous l’égide du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Colonel Modibo Koné.
Après l’accueil et l’installation des invités, l’honneur est revenu au Commandant des organismes de formation et d’entrainement de la Garde nationale du Mali, le Capitaine Cheick Oumar Touré de prendre la parole. Dans son intervention, le capitaine Touré, après avoir souhaité la bienvenue au ministre Koné et les distinguées personnalités présentes est revenu sur les contours de la formation dont la présente cérémonie constitue la boucle. A cet effet, il a tenu à faire savoir que cette formation qui a duré 17 semaines a été suivie avec assiduité par vingt (20) officiers stagiaires de la garde nationale.
Une formation d’une grande portée militaire et de commandement
« Cette formation avait pour but de renforcer et de perfectionner les capacités des officiers, capitaines, lieutenants anciens retenus, afin de leur permettre de tenir efficacement les fonctions de commandant d’infanterie en organique et engagé d’opération d’une part, et de commandant de maintien d’ordre en zone urbaine et rurale d’autre part » a indiqué le capitaine Touré. Revenant sur les étapes de cette formation, il a fait savoir que la première partie dispensée par l’Eucap-Sahel Mali d’une durée de 10 semaines a porté sur des modules relatifs au management opérationnel, la gestion des RH, la gestion des crises, l’intervention professionnelle et le maintien d’ordre. La deuxième étape enseignée par l’état-major de la Garde nationale, selon toujours le commandant de formation, a concerné les matières sur le leadership, l’administration des codes de troupe, le rôle du CDI, le DIH, la logistique, les techniques d’expressions orales et écrites, la tactique niveau compagnie d’infanterie motorisée, le sous groupement tactique interarmes, la maîtrise de l’outil de planification entre autres. Quant à la troisième partie, dispensée par l’EUTM, d’une durée de trois semaines, comme modules enseignés, le capitaine Touré a évoqué entre autres, le renforcement des connaissances en tactiques, la lutte contre les EEI (engins explosifs improvisés) et la sensibilisation sur les mines.
« Ils sont désormais tous aptes à commander une compagnie d’infanterie ou un escadron de maintien d’ordre » a donné comme assurance le directeur des organismes de formation et d’entraînement de la Garde nationale. Avant de conclure que ces connaissances reçues aideront à coup sûr les officiers stagiaires dans l’exercice de leurs futures fonctions.
Dans la même lancée, M. Hervé Flahaut, en sa qualité de chef de mission de l’Eucap-Sahel-Mali, a rappelé que cette formation a été mise en place par sa structure depuis 2017. Une formation qualifiante, dont cette session est la 4ème du genre, reconnue par la DRH du ministère de la Défense et des Anciens combattants, qui permet aux officiers ayant suivi le stage de postuler au Diplôme d’état-major (DEM). Déjà 44 officiers de la Garde nationale et 12 autres de la Gendarmerie nationale ont suivi cette formation entre 2017 et 2019, a – t – il fait savoir. Les domaines clé de cette formation, selon M. Flahaut sont : « la déontologie, les droits de l’Homme et le genre, la société civile, la protection des populations et la justice militaire ». S’y ajoutent, la gestion des Ressources humaines, la gestion de la logistique, la gestion de crise, la maintien d’ordre et l’intervention professionnelle et d’autres volets purement militaires.
« Depuis sa création, l’Eucap-Sahel-Mali est heureux d’accompagner la Garde nationale dans son action et d’appuyer le ministère de la Sécurité et de la Protection civile dans la mise en œuvre de sa politique. Et nous continuerons à être au service du Mali et des Maliens pour les mois à venir » a déclaré le chef de la mission Eucap-Sahel-Mali.
Les indications et conseils utiles du Chef d’état-major de la Garde nationale
Avant de procéder à la remise des attestations, le Colonel Jean Elisée Dao, le chef d’état-major de la Garde nationale a tenu à donner des indications et conseils utiles aux nouveaux officiers stagiaires, récipiendaires de ladite cérémonie.
De prime abord, le Colonel Dao a précisé que cette formation a été une réussite grâce au soutien inestimable du Chef d’état-major général des armées et à l’accompagnement des partenaires, Eucap-Sahel-Mali, EUTM et la coopération française. D’où l’occasion pour lui de leur adresser respectivement des remerciements sincères.
Evoquant l’objet de la cérémonie, à savoir, la sortie de formation des 20 officiers stagiaires, constituant la 4ème vague des officiers formés, le chef d’état-major de la Garde nationale s’est réjoui eu égard au courage, l’assiduité et l’esprit d’équipe qu’ils ont fait preuve durant cette session. « Ces officiers sont désormais prêts à affronter avec de nouveaux outils, aussi bien les velléités de l’ennemi que la rigueur du terrain » a déclaré le colonel Jean Elisé Dao. Ce stage, à en croire le CEMGN visait à faire de ces officiers des meneurs d’hommes confirmés. « Ils ont été préparés par des instructeurs nationaux et internationaux à la prise en compte des situations complexes pouvant se présenter au commandant de compagnie ou au commandant d’échelon tactique interarmes sur le théâtre des opérations, aussi bien en rapport avec la gestion des hommes qu’en face d’individus hybrides aux techniques asymétriques et inhumaines que nos unités rencontrent aujourd’hui sur le champ de bataille » a précisé le premier responsable de la Garde nationale du Mali, sans manqué de saluer le professionnalisme des encadreurs, dont le coopérant français, Lt-Col David Poplineau.
S’adressant aux nouveaux commandants d’escadron, le Colonel Dao les a exhortés à faire bon usage des connaissances acquises. « Votre rôle d’officier de contact, de chef d’unités élémentaires exigent de vous une présence constante auprès de vos hommes, un leadership éclairé et affirmé » les a-t-il donné comme conseils. Face à la situation sécuritaire actuelle du pays, le chef d’état-major de la Garde nationale, sans langue de bois, a indiqué que le devoir attend ces nouveaux officiers formés. « Rappelez-vous toujours que votre capacité à fédérer de manière positive les énergies de vos hommes, sera déterminant pour la réussite de vos missions et certainement pour la suite de vos carrières. Je vous encourage à aller au-devant des situations, à vous engager de manière volontaire. Voguant d’engagement opérationnel en engagement opérationnel jusqu’à ce que notre pays retrouve la paix et la sécurité. Et nos concitoyens, la quiétude leur permettant de circuler et de travailler librement dans les villes, les champs et les pâturages » a-t-il lancé comme message. Avant de conclure son allocution par des mots de reconnaissances aux plus hautes autorités, le Colonel Jean Elisée Dao a rappelé aux récipiendaires la devise de la garde nationale : « servir partout avec honneur, loyauté et discrétion ». Et d’ajouter le serment de la garde nationale en ces termes : « le garde meurt mais ne se rend jamais ». Enfin l’esprit qui complète les attributs de leur corps : « soldat animé d’une même volonté, ne pas démérité ».
Moustapha Diawara
Source: Journal le Sursaut