La conférence mondiale des Humanités qui aura lieu en août 2017 à Liège (en Belgique) se prépare. Co-organisée par l’UNESCO et le Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH), cette rencontre internationale devra rassembler près de deux mille participants. La semaine dernière, le lancement officiel des activités préparatoires à cette conférence a eu lieu au siège de l’UNESCO à Paris. L’honneur est revenu à notre compatriote Adama Samassékou de prononcer le discours d’ouverture en sa qualité du président du Comité coordinateur général dénommé ‘’Core Group’’.

La désignation de notre ancien ministre de l’Education nationale, Adama Samassékou et ancien président du CIPSH est motivée par le fait que c’est de lui que vient l’idée d’organisation d’une conférence mondiale sur les Humanités. Il l’a proposée à la 36ème Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2009. Elle a été validée par l’Assemblée générale du CIPSH, en décembre 2010 à Nagoya, au Japon. Depuis, la rencontre est désormais inscrite dans le plan d’activités de l’UNESCO.

En présentant son initiative, Adama Samassekou fait trois constats. En premier lieu, il invoque la crise internationale de 2008-2009 qui « en véritable crise de société, a démontré combien les types de développement que nous pratiquons sont une grande faillite pour la société humaine ». Deuxième constat de l’ancien ministre de l’Education nationale : « Comment, face à une telle situation d’interpellation très forte, celles et ceux qui ont la charge de nous éclairer sur la complexité de la transformation du monde, soient dans une posture d’immobilité ? » Quant à son troisième  constat,  Adama  Samassékou regrette « la faible implication, voire l’absence ou la non prise en compte de la coopération, de la production intellectuelle mondiale, des représentants des sciences humaines hors d’Europe et de l’Occident ».

En prélude à la prochaine rencontre de Liège, trois conférences thématiques auront lieu sur trois continents différents. En Afrique, Bamako accueillera en novembre prochain le colloque sur « Langues, cultures, histoire et territoires ». Le Brésil et le Liban abriteront respectivement les assises des pays de l’Amérique Latine et ceux de la région Arabe.

Pour l’organisation de cette phase africaine dite pré-conférence de Bamako, un comité scientifique de 12 membres a été mis en place sous la présidence de notre ministre de l’Enseignement supérieur Me Mountaga Tall. Il a en charge l’élaboration du contenu scientifique de la dite pré-conférence. Dans le même cadre préparatoire, la Délégation permanente du Mali auprès de l’UNESCO, sous l’égide de l’Ambassadeur Oumar Keïta, sert de point focal du groupe africain.

En outre, le Mali est le chef de file d’un groupe de pays (le Brésil, la Belgique, la Chine, la Corée, le Liban et le Portugal)  engagés à introduire une Résolution auprès du Conseil exécutif de l’UNESCO en vue d’un soutien politique accru à la Conférence de Liège.

Dans cette ville belge, en aout 2017, les participants se pencheront principalement sur le rôle des sciences humaines dans un 21ème siècle  « marqué par la diversité culturelle, l’échec de différentes formes de pensée unique, le besoin de réintroduire dans les raisonnements du quotidien la dimension du moyen et du long terme », selon les organisateurs de ces assises sur les Humanités. Ils ajoutent que ce « siècle est rappé par des changements globaux, des migrations croissantes ou des tensions sociales et économiques, dont la résolution dépend largement de compétences interculturelles, de la compréhension de l’unité de l’humanité dans sa diversité et du besoin de renforcer les sciences, dans leurs rapports transdisciplinaires, ainsi qu’avec les arts et les technologies ».
Y. DOUMBIA

Source : Essor