Nous sommes en Libye, 2011, pays paisible et symbole de l’espoir africain. Les USA ont compris que le projet de mise en place d’une banque centrale africaine mettrait en danger l’influence du dollar américain. Ils convainquent la France de Nicolas Sarkozy de la nécessité de tu*er le Guide, Kadhafi. La France, marionnette des USA depuis la mort de De Gaulle, va endosser alors la responsabilité de cette guerre qui a occasionné la mort du Guide Libyen sous l’impuissance de l’Union Africaine.
Au Mali, les USA convainquent une fois de plus la France de Hollande que le Mali c’est son pré carré. Ils l’assurent de leur soutien inconditionnel. Lorsque les militaires arrivent au pouvoir, les USA restent assez prudents. Le pouvoir du Jeune Macron qui venait de rentrer dans sa phase de puberté politique, enchaîne erreur sur erreur, dérapage sur dérapage. Il prend plaisir à faire savoir par ses déclarations et ses ordres que c’est lui le président du continent africain.
La CEDEAO se réunit sur instruction de Macron le 09 Janvier 2022 à Accra pour se pencher sur le dossier Malien. La rencontre est assortie de sanctions sévères et illégales contre le peuple malien. Les pays anglophones se voient embarqués dans une politique de défense des intérêts français.
Les sanctions ne produisent pas les résultats attendus, bien au contraire c’est l’effet boomerang qui l’emporte. La Côte d’Ivoire et le Sénégal subissent de plein fouet les sanctions. Le Mali ne s’écroule pas et fait désormais le bonheur de la Guinée Conakry et de la Mauritanie qui rêvaient de diversifier leurs débouchés commerciaux en Afrique de l’Ouest. Le Nigeria se frotte les mains de voir les concurrents de son économie dans la CEDEAO s’auto-flageller.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont dans une situation de crise sociopolitique et économique inévitable qui va en s’aggravant avec le maintien des sanctions contre le Mali. Avec le retrait des militaires ivoiriens de la MINUSMA exigé par Bamako, c’est un coup dur pour le budget de l’armée ivoirienne. Dans les jours qui suivront , la décision sera rendue probablement publique. Ce retrait créerait déjà des mécontentement de quelques soldats remplaçants qui sont bloqués à Abidjan. ADO déploie mains et pieds avec des supplications à l’endroit du président GOITA pour le sauver d’une crise au sein de son armée. L’alternative d’ADO en cas d’échec de négociation, c’est de voir du côté de Bangui pour sauver les meubles au sein de son armée en envoyant les soldats bloqués à la MINUSCA.
Selon certains rapports qui seraient parvenus au Bureau d’ADO, il est signifié que si les sanctions contre le Mali ne sont pas levées dans les deux mois qui suivent, la Côte d’Ivoire et le Sénégal risqueraient de rentrer dans une série de troubles sociopolitiques et économiques qui mettraient en mal la FrançAfrique de Macron. Ce qui risquerait d’emporter son pouvoir. Aujourd’hui la France souhaite plus que le Mali la levée des sanctions pour ne pas perdre ces deux principaux et précieux pré carrés. D’ici le prochain sommet, il se pourrait qu’il y ait des échanges huileux entre Macron et Biden.
Pour le cas des présidents Ghanéen, Nigérian et Nigérien , qui sont très proches des USA, leur véto sur la levée des sanctions sur le Mali repose sur deux raisons.
La première est purement un problème d’égo. Ils considèrent que lever les sanctions sans que les militaires maliens ne fassent une concession quelconque serait une humiliation vis à vis de leur peuples et ceux du continent ; le médiateur étant Nigérian et le Président étant Ghanéen.
La deuxième raison, la levée des sanctions contre le Mali sonne comme une victoire du président Poutine sur les USA. Le président américain aurait intimidé le Ghana, le Nigeria et le Niger sur la levée des sanctions. Les USA possèdent l’une de ses plus grandes bases militaires au Niger. Le Nigérien, qui aurait un penchant en faveur des séparatistes Touaregs n’a jamais caché son aversion et son animosité envers les militaires au pouvoir au Mali.
A La CEDEAO, chacun défend désormais ses intérêts. Même si les sanctions sont levées aujourd’hui, le Sénégal et la Côte d’Ivoire auraient dû mal à convaincre les opérateurs économiques maliens à se détourner de la Guinée et de la Mauritanie où les chemins de fer sont déjà en construction. Dans 10 ans, le Mali sera la première puissance économique et militaire de l’UEMOA. L’activation de l’Office du Niger pour la production de riz par le pouvoir de GOITA , placera le Mali comme le plus grand grenier de l’Afrique. D’où la nécessité pour la jeunesse africaine de multiplier son soutien au président GOITA. La confirmation de 24mois pour la transition, offrira au peuple Africain, une nouvelle organisation sous régionale qui s’alignera sur la volonté des peuples. Macky SALL à Paris, qui sera sans doute suivi par ADO, tireront toutes les conséquences de l’échec d’une politique sous dickta extérieure.
Par ailleurs, la crise en Ukraine, provoque un autre effet boomerang. Les européens qui se sont laissés emballés dans une guerre une fois de plus de positionnement des USA, prennent des sanctions contre la Russie. Le revers des sanctions est terriblement ressenti plus sur les européens. Le gaz russe et le blé ukrainien qui maintiennent l’équilibre des besoins de première nécessité en Europe sont bloqués. Le monde entier découvre aujourd’hui que l’Europe est une boîte à discours.
Le pire est que par cette immaturité géopolitique de Macron, est la gestion scandaleuse de la crise Ukrainienne qui a permis à l’Allemagne de se réarmer ouvrant ainsi une menace pour la paix en Europe et dans le monde.
Nous sommes donc à un tournant décisif de l’histoire où l’Afrique n’a d’autre choix que d’opérer de véritables choix politiques et géostratégiques. L’histoire ne pardonnera aucun dirigeant africain qui aura choisi sa propre soumission. L’Afrique a besoin de présidents aguerris et non des stagiaires en géopolitique ou qui pensent que le développement de leur pays sera le fruit d’un cadeau de l’ancien colonisateur.
Œil d’Afrik
Le président
Larba Israël LOMPO pour Bamada.net