Le président nigérien Mohamed Bazoum, en visite officielle jeudi à Abidjan, et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont souhaité “harmoniser leurs points de vue”, avant le prochain sommet des dirigeants ouest-africains où la question des sanctions contre le Mali sera au cœur des débats.
Les présidents de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) doivent se réunir à Accra le 3 juillet pour évoquer la conduite à tenir à l’encontre du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, trois pays de la sous-région où les militaires ont pris le pouvoir par la force ces dernières années.
“Nous avons essayé d’harmoniser nos points de vue sur ces dossiers délicats. Que ce soit le Burkina le Mali ou la Guinée, ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confiance et souhaiter que le processus démocratique avance”, a déclaré Alassane Ouattara lors d’un point presse.
“Nous sommes en train de conjuguer nos efforts pour accompagner ces pays frères à se sortir de cette mauvaise passe”, a confirmé Mohamed Bazoum.
Le Mali, plongé depuis dix ans dans une profonde crise sécuritaire et politique, est frappé par des sanctions commerciales et financières de la Cédéao depuis début janvier, afin de stopper le projet des militaires de gouverner cinq années de plus.
Les autorités maliennes ont depuis ramené leurs prétentions à 24 mois. Jusqu’alors la Cédéao a consenti au maximum à 16 mois.
Les dirigeants ouest-africains sont divisés entre partisans de la fermeté et avocats du compromis, à l’heure où les sanctions accentuent la crise économique et sociale au Mali et ont un impact sur les économies de ses voisins.
“Je suis pour le maintien de ces sanctions car le Mali est un pays en danger”, avait déclaré mi-juin le président nigérien dans une interview au quotidien sénégalais “Le Soleil”.
“Le prochain sommet de la Cédéao est très important pour nous. Il s’agit de nos propres voisins mais également de la sécurité dans nos propres pays”, a estimé jeudi M. Ouattara, dont le pays partage une frontière avec la Guinée, le Burkina et le Mali.
Au Burkina, autre pays sahélien également pris dans la tourmente jihadiste, et en Guinée, les nouvelles autorités ont annoncé des périodes de trois ans avant de céder la place. Des calendriers que la Cédéao veut également revoir à la baisse.