Les chefs d’Etat et de gouvernement ont accepté la demande d’adhésion du Maroc à la CEDEAO et le partenariat avec la Mauritanie. Il ont également salué le partenariat que le premier ministre israélien a proposé aux pays membres dans divers domaines de coopération
Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a été désigné président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’issue de la 52è session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation qui s’est achevée dimanche à Monrovia. Il succède ainsi à la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf qui a achevé un an de mandat. Faure Essozimna Gnassingbé dirigera les destinées de l’organisation pour le prochain mandat.
Par ailleurs, la demande d’adhésion du Maroc est acceptée par les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont donné mandat à la Commission de la CEDEAO de parachever le processus. Ils ont aussi accepté le partenariat de la Mauritanie avec la CEDEAO. Ce sont sur ces notes d’espoir que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a quitté Monrovia dimanche soir pour regagner Bamako.
Au cours des travaux, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel A. De Souza, a fait le tour d’horizon des activités de l’organisation régionale. Il a, d’abord, tenu à saluer et à rendre un hommage mérité à la présidente en exercice sortante, Mme Ellen Johnson Sirleaf, la seule et première femme chef d’Etat de la région et du continent, pour sa détermination à la cause de l’intégration économique et de la paix et pour le leadership dont elle a fait preuve au cours de son mandat d’un an. Marcel A. De Souza a également tenu à souligner l’influence déployée par Mme Ellen Johnson Sirleaf au-delà de notre espace, à travers des défis sociaux, politiques et économiques, y compris la fin de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, reconnue comme une menace mondiale. Sur le plan politique, notre sous-région continue de jouir d’une forte crédibilité et d’une bonne image de marque grâce notamment au règlement diligent de la crise gambienne. « Nous devons maintenir cette tendance de solidarité qui caractérise désormais l’organisation régionale qui ne cesse de séduire », s’est réjoui le président de la Commission avant de saluer la capacité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation à trouver des solutions pratiques et durables aux crises, à consolider et maintenir la paix et la sécurité, à promouvoir le développement économique, la démocratie et la bonne gouvernance. Toutes choses qui suscitent davantage l’admiration et la confiance d’autres Etats africains qui souhaitent adhérer à la CEDEAO.
Marcel A. De Souza a aussi fait remarquer que si la stabilité politique de notre communauté constitue l’un des atouts majeurs, il n’en demeure pas moins que la situation en Guinée Bissau, au Mali, au nord du Nigeria, au Niger, au Burkina Faso et les récentes mutineries en Côte d’Ivoire interpelle et appelle à plus de vigilance. Il a insisté sur le fait que la CEDEAO reste préoccupée et condamne fermement les attaques terroristes perpétrées par les djihadistes au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Le président de la Commission a également tenu à rappeler que les résultats ainsi engrangés par l’organisation ont été possibles grâce à la collaboration des partenaires techniques et financiers, particulièrement l’Union européenne, les Nations unies et l’Union africaine.
Dans son intervention, la présidente du Liberia, Mme Ellen Johnson Sirleaf, a tenu à remercier le premier ministre israélien qui a accepté de prendre part aux travaux de cette session. Ce dernier a, à son tour, remercié les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation pour l’invitation spéciale qui lui a été adressée. Benyamin Netanyahou a évoqué les domaines de coopération qu’Israël veut entretenir et développer avec les pays membres de la région, à savoir les infrastructures, l’énergie solaire, l’agriculture, l’éducation et l’eau. Il a fait remarquer que son pays est le seul pays au monde qui arrive à traiter 95% des eaux usées, l’Espagne arrivant en seconde position avec une utilisation de 27% de ses eaux usées.
Le premier ministre israélien a, par ailleurs, indiqué que si l’on pose la question à un citoyen ordinaire de désigner les pays qui disposent de races de vaches laitières les plus productives, beaucoup s’empresseront de citer les Pays-Bas, les Etats Unis d’Amérique ou l’Australie. Il a révélé que grâce à la technologie appliquée dans le domaine de l’amélioration de la production laitière, la vache israélienne est la plus productive que toutes les espèces animales connues dans le monde. Benyamin Netanyahou a expliqué que son pays est prêt à faire bénéficier les pays ouest-africains des avancées technologiques dans le domaine de l’énergie solaire. « Israël est prêt à financer et à construire des projets d’énergie solaire dans tous les Etats membres de la CEDEAO afin de renforcer la stabilité politique et le développement socio-économique ainsi que le transfert des connaissances », a-t-il déclaré. Il a, en outre, annoncé que son pays est prêt à investir un milliard de dollars, soit environ 600 milliards Fcfa sur les 4 prochaines années dans le développement des projets d’énergie solaire.
Aujourd’hui, le terrorisme devenant de plus en plus une menace planétaire, le pays de Benyamin Netanyahou est prêt à soutenir les Etats de la CEDEAO à combattre ce fléau qui ne connaît plus de frontières. Israël a ainsi pris part au sommet ouest-africain avec des promesses fermes. Il reste aux Etats membres de la CEDEAO de saisir la perche ainsi tendue pour voir se concrétiser les ambitions de coopération dont le premier ministre israélien a posé les jalons à Monrovia.
Moriba COULIBALY
Source: essor