A la veille du 32e sommet, les cinq chefs d’Etat africains du Comité de haut niveau sur la Libye doivent se retrouver cet après-midi à Addis-Abeba pour faire avancer la paix dans ce pays. Pour l’Union africaine, il n’est pas question de laisser l’ONU et les Etats occidentaux en première ligne.
Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Christophe Boisbouvier.
Le commissaire Paix et sécurité de l’Union africaine, l’Algérien Smaïl Chergui, le dit sans ambages ce matin sur RFI : « Il faut que le représentant spécial de l’ONU en Libye, le Libanais Ghassan Salamé, coopère plus avec nous, les Africains. »
Cela tombe bien car ce samedi matin, à Addis-Abeba, est annoncée une rencontre entre le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. On devine ce que se diront les deux hommes.
En fait, les leaders de l’Union africaine ne supportent plus d’être dépossédés des initiatives de paix en Afrique. D’où la mobilisation financière pour le Fonds africain de la paix : 90 millions de dollars ont déjà été versés.
Moussa Faki Mahama et Smaïl Chergui sont décidés à casser l’image d’une organisation africaine qui serait impuissante face aux conflits du continent. Au contraire, il passe à l’offensive avec deux exemples à l’appui : le compromis signé au Soudan du Sud en septembre 2018 entre les deux frères ennemis, Salva Kiir et Riek Machar et, bien entendu, l’accord de paix signé cette semaine, en Centrafrique, après dix jours de négociations, menées au pas de charge par Smaïl Chergui.
Source: RFI