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L’Afrique est-elle condamnée à la pauvreté?

LE GRAND ANGLE DIPLO – Dimanche se tient à Addis Abeba un nouveau sommet des chefs d’Etats de l’Union africaine. L’occasion d’évoquer les grands défis de ce continent de 55 pays ou subsiste la plus grande pauvreté du monde. Au micro d’Europe 1, comme chaque samedi matin à 7h15, la chronique du rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau.

Selon les projections de la Banque mondiale, 86% des habitants de la planète qui auront à souffrir de l’extrême pauvreté en 2050 seront en Afrique et plus particulièrement en Afrique sub-saharienne. Alors on s’interroge et l’on se dit que c’est affreux, que rien n’a changé depuis qu’on nous dit que l’Afrique se développe au contraire à toute vitesse. En fait, sur ces 86%, quatre d’entre eux sur dix seront localisés uniquement au Nigéria et en République démocratique du Congo : deux pays très peuplés certes, mais aussi potentiellement très riches en matières premières, pétrole et ressources minérales des plus précieuses.

Et pourtant, c’est là que les inégalités sont si criantes. Ailleurs, notamment en Afrique de l’Est ou dans les pays du Sahel, pour ne pas parler de l’Afrique du Sud, dans la grande majorité des pays africains, la pauvreté a reculé, des classes moyennes ont vu le jour et cette tendance, même fragilisée par la menace de conflits, n’est plus provisoire.

Qui faut-il donc féliciter ou encourager pour cette marche vers la réduction de la pauvreté? D’abord les sociétés civiles africaines qu’on a longtemps admiré pour leur résilience face aux guerres, aux épidémies ou à la famine et qui ont su ces vingt dernières années répandre une culture de l’innovation qui permet d’utiliser les nouvelles technologies pour rattraper le retard de développement.

Les efforts de l’ONU et des fondations

Deuxièmement, les Nations Unies qui ont réussi à imposer l’idée, avec les Objectifs du Millénaire, que la mondialisation ne pourrait pas se faire sur le dos de l’Afrique. Il y a aussi les fondations philanthropiques qui investissent aujourd’hui sur ce continent presque autant que les grandes agences des Nations Unies. En Amérique et en Asie, certes mais également en Afrique où une dizaine de fondations sont présidées par des milliardaires africains qui essayent de redonner une partie de leur fortune pour investir dans le bien commun.

L’autre jour, j’ai participé à compte-rendu de travaux de la Fondation Gates. Melinda Gates a expliqué qu’en investissant par exemple dans un programme de création de comptes bancaires mobiles pour près de 200.000 foyers au Kenya, cette initiative avait permis de sortir 2% de la population de l’extrême pauvreté.

Selon certaines études, lorsqu’une femme a un compte en banque, elle investit 60% de ce qu’elle gagne, quel que soit son revenu, en faveur du développement de sa communauté, ce qui n’est pas le cas avec les hommes. A l’échelle du monde, donner un compte en banque à tous ceux qui n’en ont pas permettrait de faire croître l’économie globale de 6%. C’est considérable. Naturellement, tout cela prendra du temps, mais quand on voit le résultat de ces efforts, il n’y a plus de temps à perdre.

 

Source: lejdd

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