« Nous avons l’intention de nous désengager de Somalie au début du mois de décembre 2017 », a déclaré jeudi 23 juin le général Katumba Wamala, chef de l’armée ougandaise, sans donner les raisons de ce retrait.
« Nous sommes en guerre, la mort est inévitable. Nous avons perdu des soldats mais nous avons aussi connu des réussites », s’est contenté de rappeler l’officier ougandais, répondant à la question de savoir si les pertes humaines pouvaient expliquer cette décision.
L’Ouganda a subi de lourdes pertes – 12 tués selon Kampala, au moins 50 selon des militaires occidentaux incorporés à l’Amisom – lors de l’attaque du camp de Janale, dans le sud de la Somalie, en septembre 2015.
Un moyen de pression de Kampala
Si les troupes ougandaises se retirent de Somalie, ce serait un coup dur pour l’Amisom. Car avec environ 6 000 hommes présents au sein de cette mission africaine de maintien de la paix, le pays fournit le contingent le plus important de l’opération, dont les 22 000 soldats soutiennent le fragile gouvernement somaliencontre les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont juré sa perte.
L’annonce du retrait de Somalie par l’Ouganda pourrait ainsi être un moyen de faire pression sur la communauté internationale pour que celle-ci augmente sa participation au financement de l’Amisom, dont le mandat doit être renouvelé en juillet.
L’Union européenne avait décidé en janvier de réduire de 20 % sa contribution à l’Amisom. Peu après, le Kenya avait menacé de retirer lui aussi ses quelque 3 700 soldats participant à la mission.
L’Ouganda compte aussi se retirer de Centrafrique
Kampala a également annoncé il y a quelques jours envisager le retrait de ses troupes de République centrafricaine, chargées de traquer les derniers rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), estimant que ces derniers ne constituent « plus une menace ».
« Nous allons nous désengager de la République centrafricaine et cela va arriver vite. D’ici octobre de cette année, nous serons partis », a précisé le général Katumba Wamala.