Une attaque à la voiture piégée a secoué, ce samedi 28 décembre, la ville de Mogadiscio, en Somalie. Selon un premier bilan, cette attaque aurait fait au moins 70 morts. Elle n’a pas encore été revendiquée, mais la Somalie est la cible des shebabs.
Cette attaque à la bombe est survenue ce samedi matin, vers 7h40 heure locale, en pleine heure de pointe dans la capitale somalienne.
L’explosion a eu lieu au niveau d’un check-point, tout près d’un carrefour particulièrement fréquenté et d’un centre de collecte des impôts, dans le sud-ouest de Mogadiscio.
Parmi les victimes de cette attaque : des passants, des fonctionnaires en route pour le travail, mais aussi une vingtaine d’étudiants qui se rendaient à l’université Banaadir. Leur bus a été violemment touché par l’explosion.
Deux ressortissants turcs sont également au nombre des victimes, selon le ministère somalien des Affaires étrangères.
Suite à cette attaque, le président de la République, Mohamed Farmajo, a partagé un message de condoléances pour les victimes et leurs proches et il a également dénoncé les ravages du terrorisme.
Un groupe de travail chargé de coordonner l’intervention d’urgence pour les victimes de l’attaque a été mis sur pied, dès ce matin, par le Premier ministre somalien.
L’hôpital Medina a annoncé avoir dénombré plus de 70 corps sans vie depuis ce samedi matin, et plus de 60 blessés. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd.
Sur place, certaines sources parlent au moins de 90 victimes au moins, ce qui ferait de cette attaque l’une des plus grave depuis octobre 2017.
L’attentat de 2017 reste à ce jour le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie. Quelque 512 personnes avaient été tuées et 295 blessées dans l’explosion d’un camion piégé à Mogadiscio.
«Un contexte sécuritaire qui s’est dégradé »
« C’est une journée très difficile pour la Somalie. On a appris que le nombre de morts pourrait dépasser les 90. L’explosion a eu lieu tout près d’un poste de sécurité, en pleine heure de pointe. Les gens qui ont été tués dans cette attaque sont surtout des civils qui se rendaient au travail, des policiers mais aussi une vingtaine d’étudiants en route pour l’université. Je pense que c’est vraiment l’une des pires attaques depuis celle d’octobre 2017 qui avait fait plus de 500 morts, dans un contexte sécuritaire qui s’est vraiment dégradé ces trois ou quatre dernières années », a déclaré, à RFI, Abdihakim Ainte, chercheur à l’Institut du Patrimoine et des Etudes politiques de Mogadiscio.