Incapacité du président du Conseil d’administration à justifier les montants qu’il a perçus estimés à 7,19 millions de Francs CFA, perception par le directeur général – et ce contrairement aux dispositions du code du travail – d’indemnités compensatrices de congés estimées à 23,9 millions de Francs CFA, paiement par le directeur général d’une indemnité d’installation au profit du président du Conseil d’administration, sans l’autorisation du l’Assemblée générale, d’un montant de 15 millions de Francs CFA…
Révélées dans son rapport 2020, par le Bureau du Vérificateur général, ces pratiques sont à l’origine d’une perte sèche de plus de 678 millions de Francs CFA dans la caisse de l’entreprise. C’est pourquoi, il a transmis le dossier au procureur chargé du Pôle Economique et Financier. Afin que les auteurs de ces bricolages financiers puissent répondre de leurs actes devant la justice.
Selon le rapport du Vérificateur général, le président du Conseil d’administration n’a « produit aucune pièce pour justifier les montants qu’il a perçus ». Ces montants sont estimés à 7,19 millions de Francs CFA. Au cours de leurs vérifications, les enquêteurs du Bureau du Vérificateur général ont découvert que le directeur général s’est octroyé – contrairement aux dispositions du code du travail – des indemnités compensatrices de congés 23,9 millions de Francs CFA pour la période allant de 2016 au 31 décembre 2018.
Ce n’es pas tout. Le directeur général a, en outre, octroyé au président du conseil d’administration – sans l’autorisation de l’Assemblée générale – une indemnité d’installation de 15 millions de Francs CFA.
Quant au directeur financier et comptable, il lui est reproché d’avoir payé « des contrats de marché ne portant pas la preuve d’acquittement des droits d’enregistrement de la redevance de régulation ».
Le montant de ces droits d’enregistrement et de régulation non-payés s’élève à 138,6 millions de Francs CFA.
Le directeur des Achats et Stocks a « procédé à des fractionnements des dépenses concernant l’acquisition de produits chimiques, de matériels électroménagers et hydrauliques ».
Autres irrégularités relevées à la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) : le directeur financier et comptable a ordonné à la caissière de la direction générale de payer la somme de 30,74 millions de Francs CFA pour les frais de déplacement du ministre de l’Energie et de l’Eau et des hommes de médias. Sans base légale. Mais aussi, d’avoir payé des indemnités de déplacement et de mission non-justifiées. Le montant total de ces indemnités injustifiées s’élèvent à 462,9 millions de Francs CFA.
Bref, les irrégularités financières relevées à la direction générale de la SOMAGEP s’élève à 678,4 millions de Francs CFA.
Oumar Babi
Source: Canard déchainé