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SMB, Vice-médiateur dans la crise centrafricaine : Une solution pour «caser» définitivement un homme «encombrant» ?

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L’Union africaine vient de désigner notre compatriote Soumeylou Boubèye Maïga (SMB) comme son représentant dans la médiation internationale sur la crise centrafricaine, en qualité de Vice-médiateur, auprès du président Sassou Nguesso, Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac). Une nomination qui intervient après sa démission (limogeage ?) du ministère de la Défense et des Anciens combattants et sa sollicitation de la mise en place d’une Commission parlementaire pour situer les responsabilités après la déroute infligée aux Forces armées maliennes (Fama) à Kidal par le Mnla et ses acolytes jihadistes, terroristes et narcotrafiquants. Une façon de le «caser» définitivement et de l’éloigner de la gestion des affaires au sommet de l’Etat malien ?

Cette question, pourtant déroutante, revêt une importance particulière, même si le désormais ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants de la République du Mali, sou l’ère IBK, Soumeylou Boubèye Maïga se réjouit de cette nomination faite par l’Union africaine. «C’est à la fois un honneur et un immense défi à relever pour aider ce pays frère dans la phase actuelle de son processus politique et de réconciliation nationale, dont la première étape est la tenue annoncée d’un Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique, prévu à Brazzaville du 21 au 23 juillet 2014», écrit-il sur sa page Facebook.

Mais, il faut le dire, les souvenirs restent encore vivaces dans les esprits des Maliennes et des Maliens. En effet, une semaine après la lourde défaite de l’armée face aux rebelles du Mnla et de ses alliés, le ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, avait démissionné et remplacé par un officier supérieur de l’armée de l’air en retraite, le Colonel-major, Bah N’Daw, 64 ans, ex-chef d’Etat-major adjoint de la Garde nationale. De sources concordantes, en démissionnant, Soumeylou Boubèye Maïga ne voulait pas porter le chapeau de cette déroute militaire survenue à Kidal face aux apatrides du Mnla et leurs alliés jihadistes et narco-trafiquants. Mais apparemment, il digérait très mal sa démission et entendait faire un grand déballage à travers la mise en place d’une Commission parlementaire qu’il a demandée et obtenue à l’Hémicycle.

 

 

«Démissionner» est un vocable que les dirigeants africains, notamment maliens, n’aiment pas entendre. Mais, l’homme l’a fait et la Commission parlementaire est à pied d’œuvre afin que la vérité sur ce qui s’est réellement passé à Kidal, éclate au grand jour. Et c’est en ce moment, contre toute attente pour le citoyen lambda, qu’il est nommé, par l’Union africaine, Vice-médiateur, auprès du président Sassou Nguesso Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac).

 

 

«Puisque nous avons des députés à l’Assemblée nationale, nos députés vont saisir leurs collègues de tous les groupes parlementaires, le président de l’Assemblée nationale pour que l’Hémicycle qui incarne le peuple, mette en place une Commission d’enquête parlementaire. En ce moment là, je serai prêt à aller témoigner devant la Commission et mettre à sa disposition toutes les communications, tous les Sms qui ont été échangé, parce que nous savons par nos services, nous savons aussi par d’autres services, ce qui a été échangé entre les gens qui étaient sur le terrain. En ce moment, on verra bien qui a échangé avec qui, qui a dit quoi, qui a été le dernier à leur parler, qui a continué à leur parler. Mais, il ne faut pas qu’on se trompe d’enjeux…. De la tragédie qui nous est arrivée, on attend beaucoup de choses. Je suis persuadé que l’histoire rétablira les faits un jour».

 

 

Ainsi s’exprimait Soumeylou Boubèye Maïga après la déroute militaire des Fama à Kidal, manifestant du coup sa volonté de tout dire, de tout révéler devant une Commission parlementaire qu’il préférait qu’on mette en place à l’Hémicycle. Dans cette affaire, on s’attendait donc à un autre feuilleton dans notre pays. Et cela, au grand bonheur du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, qui souhaite vivement que dans ce «drame» de nos militaires à Kidal, la vérité éclate et que des têtes tombent.

 

 

Mais, avec cette nomination, Soumeylou Boubèye Maïga va-t-il maintenir le cap dans l’éclatement de la vérité à travers cette Commission parlementaire ? Où va-t-on à la fin d’un feuilleton qui vient à peine de commencer ? De toutes les façons, nombreux sont nos compatriotes qui croyaient dur comme fer que cette enquête parlementaire sur les événements tragiques de Kidal n’ira nulle part. Peine perdue donc pour SMB ? Tout porte à l’imager. Pendant ce temps, il pourra jouir tranquillement des délices de sa nouvelle mission qui lui est confiée par l’Union africaine.

Bruno LOMA

SOURCE: Le Flambeau

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