Parti de Bamako avec son bord une délégation emmenée par deux ministres, l’appareil a fait escale à Mopti, dans le centre du pays, avant d’atterrir à Tombouctou. Il a effectué en deux heures un trajet de 700 km qui par la route ou en descendant le fleuve Niger expose les voyageurs à la menace des bandits et des jihadistes.
Sky Mali, propriété de la holding d’investissements émiratie Al Sayegh Group (ASG), a prévu d’effectuer cette liaison Bamako-Mopti-Tombouctou deux fois par semaine, le lundi et le vendredi.
Créée en juillet 2020, la jeune compagnie dessert depuis septembre Kayes, ville frontalière du Sénégal, et depuis le 24 décembre Gao (nord).
Le nord du Mali est depuis plusieurs année en proie à des violences jihadistes, auxquelles se sont mêlés des conflits intercommunautaires, qui ont débordé dans le centre du pays et les Etats voisins. Tombouctou, fondée entre le 5e et le 12e siècles par les tribus touaregs, a été un grand centre intellectuel de l’islam, célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits. Avec le tombeau des Askia à Gao et les falaises de Bandiagara, dans le pays dogon, elle fait partie des joyaux du pays, visitée par les touristes du monde entier jusqu’au début de crise multiforme qui secoue le pays depuis près de 10 ans.
Tombouctou, comme d’autres cités du nord, a connu en 2012 le joug des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, jusqu’à l’intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013. Les mausolées de 333 “saints musulmans” de la cité, considérés par la population comme des protecteurs et classés au patrimoine mondial de l’humanité, ont été partiellement détruits par les jihadistes, puis reconstruits grâce à l’Unesco. Les violences qui perdurent au Mali n’ont pas permis au tourisme de se redresser.
Avec l’AFP, LeSoir
Source : Journal du Mali