En tant qu’organe de veille citoyenne, le Conseil national de la société civile (CNSC) du Mali a pris son temps pour analyser la situation sociopolitique du pays, en cette période de Transition. Avant de se prononcer sur les dérives menaçant son existence en tant qu’État Nation
Au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi dernier dans son nouveau siège, sis à Faladiè en commune VI du district de Bamako, le CNSC a fait une déclaration pour clarifier sa position sur la situation actuelle du pays. La déclaration a été lue par le président de la faîtière, Bréhima Allaye Touré, assisté par plusieurs membres du bureau national.
D’entrée de jeu, Bréhima Allaye Touré a souligné qu’à chaque étape, le CNSC s’est donné le devoir de réserve pour soutenir la Transition au Mali parce que notre pays est dans une situation très fragile et le sursaut d’ensemble attendu n’est toujours pas là. C’est pourquoi, aujourd’hui, le CNSC fidèle à sa mission de veille citoyenne est dans l’obligation morale de mettre à la disposition de l’opinion nationale, internationale et de prendre le peuple malien à témoin pour l’analyse qu’il fait de la situation actuelle du pays.
Et Bréhima Allaye Touré d’ajouter que la gestion de la Transition est en train de se passer de façon très opaque à travers l’exclusion, tant des acteurs de la société civile que de la classe politique à charge de l’animation du fait démocratique. Cette situation ne profite qu’a une minorité qui dirige de fait la Transition à travers une main mise sur l’ensemble du pouvoir et tous ses leviers constituant ainsi un frein à l’expression de la souveraineté du peuple.
De l’avis du CNSC, à cette date, il n’existe aucune visibilité sur les fondements d’une Transition qui doit jeter les jalons de la refondation du Mali à travers les réformes constitutionnelles, institutionnelles, l’organisation d’élections transparentes et crédibles et le tout sur la base d’une Feuille de route détaillée assortie d’un chronogramme qui n’est pas disponible après 5 mois.
Aussi, la faitière regrette une forme de militarisation de l’Administration publique en général, qui constitue une source de frustration de la plupart des acteurs étatiques. Cela s’illustre par des contestations et grèves des syndicats de l’administration. A cela, s’ajoute le non-respect par les autorités de la Transition des dispositions de la Charte, les décrets N°2020-0143/PT-RM du 09 novembre 2020 relatifs à la répartition des sièges au CNT (Conseil National de la Transition) entre les acteurs visés. Une telle procédure de désignation a ainsi mis en doute, tant la dans légalité que dans la légitimité, la représentativité de cet organe législatif de la Transition.
Rappelons le CNSC a pris plusieurs initiatives et posé de nombreuses actions à travers des déclarations, conseils, médiation à l’endroit de l’ensemble des acteurs maliens dès le début des contestations entre les mouvements d’opposition et de la majorité. Cela a été fait dans le dessein d’éviter l’effondrement de notre pays.
Diakalia M Dembélé
Source: Journal Le 22 Septembre- Mali