Suffisamment chargé d’inquiétudes et d’incertitudes tout le long de la semaine écoulée, le climat sociopolitique dans notre pays connaît depuis quelques jours une relative détente. S’éloigne donc le scénario d’un affrontement, dangereux pour l’équilibre du pays, déjà durement éprouvé par la double crise sécuritaire et sanitaire.
Depuis l’annonce du gouvernement de renouveler son offre de dialogue au collectif d’associations et de partis politiques qui s’est exprimé à travers le rassemblement du 5 juin dernier, les lignes ont bougé dans le bon sens et les signaux positifs se sont multipliés. «Je veux que le président écoute son peuple», déclarait jeudi matin l’imam Mahmoud Dicko sur les ondes d’une radio internationale, laissant ainsi entrevoir la possibilité et surtout sa volonté de dialoguer avec les autorités du pays.
Non sans rappeler les maux qui, selon lui, alimentent le mécontentement général et le malaise social : insécurité, corruption, injustice, mauvaise gouvernance… Pour le leader religieux qui répète à l’envie ne pas être dans une logique de «casser» notre pays, une rencontre entre acteurs de la vie politique est nécessaire. Cette réunion, si elle se tenait, devrait avoir au menu tous les sujets sans tabou afin que les Maliens s’entendent sur une feuille de route.
Dans le but de rétrécir davantage le fossé d’incompréhensions entre les différents acteurs, la communauté internationale a aussi mis du sien. En conformité avec le rôle de « bons offices » de leurs organisations respectives, les représentants des Nations unies, de la Cedeao et de l’Union africaine ont, en effet, rencontré les principaux acteurs « afin de mieux comprendre les dynamiques, et appeler à l’apaisement à travers le dialogue ». De même, plusieurs autres organisations, à l’instar de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), ont aussi demandé aux autorités, aux acteurs des différentes manifestations et à toutes les composantes sociales du pays de privilégier la voie du dialogue.
Retenue, responsabilité et apaisement sont, entre autres, mots abondamment utilisés, en ce moment, du côté de la majorité présidentielle. Les dernières informations faisant état de l’annulation de la contre marche qui devait avoir lieu ce samedi par des organisations proches du pouvoir vient conforter cette tendance à la «désescalade». Donner une chance aux pourparlers en cours et ne pas contribuer à la propagation de la Covid-19 sont notamment les raisons avancées par les organisateurs pour justifier le report du rassemblement.
Gageons que ces appels à l’apaisement seront entendus du côté du siège de la CMAS à Magnambougou où se tenait hier après-midi, une assemblée générale du Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), pour présenter de nouveaux adhérents. Une réunion des leaders est prévue aujourd’hui pour déterminer la démarche à suivre.
Massa SIDIBÉ
Source : L’ESSOR