Lors de leur conférence tenue hier mercredi, des responsables de la Coalition des forces patriotiques CoFoP ont demandé la démission du Premier ministre. Ils estiment que ce dernier n’est pas le chef rassembleur dont le pays a besoin aujourd’hui. Par la même occasion, ils ont annoncé l’exclusion de l’ancien Premier ministre Moussa MARA de leur regroupement pour déloyauté.
La Coalition des forces patriotiques (CoFoP), cet autre front de l’Opposition, s’est prononcée, hier, sur des questions d’actualité du pays lors de sa conférence de presse animée par Housseini Amion GUINDO de la CODEM et Oumar MARIKO du Parti SADI. Ils étaient soutenus par le représentant du Chérif de Nioro du Sahel et d’autres responsables de leur Front.
Après les religieux, la CoFoP a demandé, ce mercredi, la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA. « Nous sommes solidaires à la décision du meeting des religieux du 10 février tenu au Stade du 26 Mars ; laquelle exigeait le départ du Premier ministre », a déclaré l’honorable Oumar MARIKO. Au motif, selon MARIKO, que Soumeylou Boubèye MAIGA a montré son incapacité à gérer la situation. En lieu et place des solutions pour une sortie de crise qui embrase tous les secteurs, SBM se distingue, selon la CoFoP, par la violation des droits et des libertés fondamentales des citoyens.
De même, pour Housseini Amion GUINDO, la COFoP ne veut plus de SBM comme le chef du Gouvernement, parce qu’il n’est pas le grand rassembleur dont le pays a besoin aujourd’hui. « Face à la crise, il faut un minimum de rassemblement. Et je doute fort si le pays compte sur SBM pour ça. Aujourd’hui, on a besoin d’un chef qui n’est pas arrogant. On n’a pas besoin d’un chef qui se fait craindre, mais d’un chef respectueux. La gestion de la situation nécessite qu’il y ait beaucoup d’humilité de la part des dirigeants», a ajouté Housseini Amion GUINDO, ancien ministre d’IBK.
Au contraire, il pense que le Premier ministre s’est illustré dans la division, dans la cassure en oubliant de poser des actions d’unité. « Dans le centre du pays, à Mopti, à chaque problème entre Peul et Dogon, si tu demandes des communautés, elles indexent Soumeylou Boubèye MAIGA. Cela n’est pas digne d’un Premier ministre », a dénoncé le Président du Parti CODEM avant d’indiquer que SBM est dans des agendas de 2023. Ce, alors que le problème de la sécurité se dégrade, les écoles sont fermées parce que les enseignants n’ont plus confiance en l’État…
Abordant la question de la décrispation du climat politique entamée par le Président IBK continuant de recevoir des responsables politiques, c’est une bonne démarche pour les responsables de la CoFoP, même s’ils n’ont pas été encore reçus par le chef de l’État.
« Nous n’allons pas refuser de recevoir IBK, mais à condition qu’il libère des gens qui sont arrêtés pour avoir joui de leurs libertés fondamentales », a posé comme condition Oumar MARIKO, au cas où IBK souhaiterait les rencontrer.
Aussi, sur le débat de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la question n’est pas à l’ordre du jour pour la CoFoP qui estime qu’il faut des préalables.
MARA exclu de la CoFoP
Au cours de la conférence, Oumar MARIKO a informé que Moussa MARA n’est plus membre de la CoFoP. « À partir d’aujourd’hui, ce n’est plus la peine pour MARA de se réclamer de la CoFoP. On ne va même pas lui écrire pour l’informer. Il l’apprendra via la presse », a déclaré Oumar MARIKO avant d’ajouter que l’histoire a donné raison à ceux qui avaient indiqué que MARA n’est pas constant. Pour MARIKO, Moussa MARA voulait se servir de la CoFoP ; d’où son inconsistance dans ses démarches et prises de position. Pour preuve, il a rappelé que contre la décision du regroupement « Moussa MARA est parti répondre à l’Assemblée nationale aux séances d’écoutes sur la prorogation du mandat des députés, sous prétexte qu’il est républicain. MARA nous fait de l’enfantillage. À cause de leur inconsistance, ils sont en train de nourrir l’opinion publique que les hommes politiques ne sont pas honnêtes. Et c’est pourquoi les gens ne nous font plus confiance ».
S’agissant de l’affaire Birama TOURE, Oumar MARIKO a affirmé également être convoqué par le juge du tribunal de la commune IV. Mais, il dit être surpris qu’il soit cité dans cette affaire parce que ni de loin ni de près, il n’y a été associé. Peut-être son seul tort, explique-t-il, est d’avoir interpellé les familles fondatrices de Bamako de s’impliquer, afin que la lumière soit faite sur cette disparition mystérieuse. «Pour le moment, j’attends la décision de mes avocats pour savoir si je dois aller répondre ou pas à la convocation», a-t-il indiqué.
Par Sikou BAH
Source: info-matin