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Situation sécuritaire au Mali: une nouvelles force africaine sur pied

Ça s’appellera force de contre-terrorisme. C’est ce que l’Union Africaine envisage de mettre en place dans le nord de notre pays pour traquer les groupes djihadistes qui y sont de plus en plus actifs et qui constituent, pour cela, les pires ennemis du processus de paix. Rien que pour renforcer l’action des forces étrangères contre les terroristes. Une opération militaire africaine d’envergure qui prend résolument corps…

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De sources sécuritaires crédibles, une mission d’experts de l’UA est attendue, dans notre pays, dans les toutes prochaines semaines. Il s’agit, dit-on, d’une équipe d’experts de haut niveau qui visitera plusieurs localités des régions nord du pays pour s’enquérir de l’énorme complexité de la situation sécuritaire, caractérisée, on le sait, par la multiplication d’attaques terroristes contre à la fois les populations civiles, les positions de l’armée et les installations de la Minusma. Ces derniers mois, plusieurs attaques meurtrières, revendiquées par différents groupes terroristes, notamment Ançar-dine du chef islamiste, Iyad Ag Ghaly, ont fait de nombreuses victimes et des dégâts matériels importants dans de nombreuses contrées du nord du pays, en l’occurrence Kidal et Tombouctou.
Face à la recrudescence de la violence, il est devenu stratégique d’opérer une telle approche sécuritaire, au plan africain, pour renforcer l’action des forces militaires étrangères, dans la perspective de soutenir les Casques bleus de l’Onu, de plus en plus vulnérables sur le terrain. Et cela, en raison même de la spécificité de leur mandat pour la stabilisation du pays. C’est du moins ce qu’on ressent, du côté de l’UA, plus encline à répondre à de nombreux acteurs, y compris les autorités maliennes et les responsables de la mission onusienne, qui ont récemment multiplié les appels à l’aide dans la lutte contre les groupes terroristes, devenus de plus en plus actifs et même dangereux sur le terrain, en dépit des efforts conjugués des troupes maliennes, françaises, et onusiennes.
À l’appui de cette volonté d’ériger une force africaine au nord du Mali, on rapporte, selon de nombreuses sources sécuritaires, que la capacité réelle de la Minusma de mieux lutter contre les groupes djihadistes est très sérieusement entravée par l’absence d’un mandat agressif et opérationnel en la matière. Ce qui entrave son intervention sur le terrain en face de groupes djihadistes, plus mobiles et mieux connectés entre eux, pour multiplier les raids meurtriers. Dans la même veine, les sources sécuritaires rapportent qu’au moins une vingtaine de soldats et ceux du contingent onusien a trouvé la mort, au cours de cette année, lors de raids terroristes perpétrés dans la zone.
Dans la perspective de faire le point sur la situation sécuritaire du pays, une mission, comprenant les quinze pays membres du conseil de sécurité de l’Onu, a séjourné au Mali, où elle a rencontré des autorités nationales, à commencer par le président IBK, les forces de la Minusma et d’autres acteurs du processus de la paix. Il s’agit, selon de nombreuses sources, d’entrevoir la possibilité d’élargir le mandat de la Minusma, actuellement en grande discussion dans les couloirs onusiens. Pourtant, à ce niveau, on est très loin de faire l’unanimité, en ce sens que certains pays influents du conseil de sécurité, à l’image de la France, continuent à admettre que le mandat de la Minusma est déjà autrement plus robuste pour qu’on y songe à en rajouter.
En tout état de cause, pour les uns et les autres, à savoir les adeptes d’un élargissement du mandat de la mission onusienne et ceux qui estiment que ce mandat est plus robuste ; tous s’accordent quand même à soutenir que des ressources supplémentaires sont bien nécessaires pour doper la lutte contre le terrorisme au Mali.
C’est donc la réponse de l’UA d’intervenir, par ses propres moyens, en mettant une force militaire africaine sur place, dotée de capacités militaires et opérationnelles impressionnantes en vue d’améliorer la sécurité et la protection des populations maliennes. On dit dans les couloirs diplomatiques de l’UA qu’avant la mise en place d’une telle force militaire, il sera d’abord stratégique d’envoyer au Mali une mission qui aura pour objectif d’évaluer les menaces réelles et actuelles à la sécurité. Il en suivra un plan opérationnel qui sera élaboré en vue de renforcer les capacités militaires de cette force africaine dont l’objectif central est d’aider la Minusma à soutenir le Mali dans ses efforts en faveur de la paix.
Une chose est sûre, c’est que l’idée d’une telle force africaine n’est pas nouvelle. Depuis fort longtemps, à en croire les sources militaires, de nombreuses réunions ont été initiées, sans suite logique, dans le cadre d’une force d’intervention africaine rapide qui n’a jamais été formellement définie. En dehors des facteurs de financement d’une telle opération africaine et du nombre exact des combattants qu’elle devra contenir, en premier temps, pour être opérationnel, il y a évidemment la nécessité d’harmoniser cette nouvelle force africaine avec les nombreuses initiatives de sécurité qui existent dans la sous-région. D’où, la nécessité d’aller plus vite et de ne pas se focaliser sur les éternelles questions de rivalité d’influence qui plombent beaucoup d’initiatives africaines avant même qu’elles prennent corps.

Sékouba Samaké

 

Source: info-matin

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