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Situation sécuritaire au Mali : Le Haut conseil islamique appelle à un ‘’sursaut national’’ pour stopper l’écoulement du sang des innocents

Samedi 29 juin 2019, le nouveau bureau du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) a tenu son meeting au cœur du Palais des Sports. L’occasion pour  les membres du Haut Conseil Islamique de se pencher  sur la situation sécuritaire au Mali. Ils ont appelé à l’union, à la solidarité, et  au sursaut national du peuple malien  pour stopper l’écoulement du sang des innocents.

 

Le  meeting du tout nouveau  président  du Haut conseil islamique du Mali, Ousmane Chérif Madani Haidara, a été tenu comme prévu au Palais des Sports. Suite à la lecture coranique par l’imam Abdramane Maiga, le 3e vice-président du haut conseil, Mohamed Traoré, prêche : « Les massacres d’aujourd’hui, les déportations des populations, les incendies des biens d’autrui, les vols de bétails, l’écoulement du sang  des innocents, la corruption, le détournement du fonds public, le manque de justice, la promotion de l’impunité, la mauvaise gouvernance… sont  des problèmes du Mali ». Pour lui, les difficultés que traverse le pays sont dues à l’injustice et à la privation des personnes de leurs droits. « Il faut qu’il y ait justice, que les Maliens requièrent le pardon de Dieu et que les riches soient traités au même pied d’égalité que les pauvres », prêche-t-il avant de poursuivre : « Quand tu regardes les télévisions maliennes, tu ne te croiras jamais dans un pays de conflit. On dirait que rien de grave ne se passe dans le pays ». Sans détour, il martèle: « En dépit des 14 000 militaires étrangers présents au Mali en plus des FAMAS, la situation sécuritaire n’a fait que se dégrader ».

Pour le 3e vice-président, les Maliens exploités et privés de leurs droits « en ont marre de la situation tragique du pays ». Cet imam va plus loin en  déclarant : « Le peuple paie ses impôts pour qu’il soit  protégé. Ces fonds sont utilisés pour d’autres fins par les autorités. Que font-elles avec les ressources de l’État ? ». Il n’en décolère pas et s’interroge de l’utilité des impôts si les citoyens ne sont pas protégés. Ce qui étonne l’Imam Traoré, c’est le rôle des Famas et des partenaires du Mali face à ces tueries. « Que font les forces étrangères et les FAMAS ? Elles sont là pourquoi ? », s’interroge-t-il.

Il a, par la suite, expliqué les 14 points du HCIM qui tournent autour de l’insécurité. Pour lui,  le Mali est victime d’un complot et refuse de croire qu’il y ait conflit intercommunautaire ou ethnique au Mali. « Il n’y a aucun conflit ethnique ou religieux au Mali, le pays n’est victime  que d’un complot monté par les ennemis du pays », a-t-il déclaré.  Ce n’est pas tout, l’imam Traoré a invité l’Etat à sécuriser les populations et leurs biens et désarmer les milices.

De son côté, le 2e vice-président du HCIM, Thierno Hady Oumar Thiam, clarifie que le Mali « est un et indivisible et n’a ni de centre ni de nord et ni de sud ». Puis d’ajouter : « Il n’y a ni de peulh, ni de dogon, ni de Bambara, mais seulement des Maliens au Mali ». Il termine en dénonçant le complot des ennemis du Mali et en invitant les Maliens à la solidarité et au secours des déplacés internes. « On a besoin de 200 millions FCFA pour aider nos compatriotes déplacés », dit-il.

De son côté, le secrétaire général du HCIM, Mamadou Diamoutani, estime que la situation sécuritaire du pays se dégrade de jour en jour. De même que les massacres sont devenus cruels. Suivant ses propos, les populations victimes des massacres ont appelé au secours durant des heures quand elles ont été attaquées. Mais « l’État n’a pas répondu à leurs appels. Alors elles ont été brûlées de même que leurs biens matériels », « le manque d’assistance aux personnes n’est rien d’autre que la démission de l’État ». Parlant au nom du bureau, il précise que le HCIM, appelle le peuple au sursaut national pour stopper l’écoulement du sang des innocents.

Pour le nouveau président, Ousmane Chérif Madani Haidara, partout où il y a fission entre des peuples, manque d’éducation, de justice, en plus de l’impunité, la privation des pauvres de leurs droits… le bonheur de Dieu n’y règne jamais.
Il estime que seule l’unité des Maliens résoudra cette crise. « On trouvera une solution à cette crise », dit-il.

Sans détour, il précise aussi que ceux qui font ces actes barbares sont en complicité avec des traitres maliens qui sont connus. « Certes le Mali n’est pas un pays musulman, mais les musulmans sont nombreux. Parler le français ne règle pas cette crise, les blancs eux-mêmes sont venus sans avoir de solution, il est temps d’écouter les chefs religieux aussi que ça soit des chrétiens », a-t-il conclu.

Mamadou Diarra

Le Pays

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