Si le mois de février a été difficile avec plusieurs attaques terroristes par endroit dont le carnage à Kani-Bonzon, mars a été moins éprouvant sur le plan sécuritaire au centre du Mali. Dans son bilan mensuel, le Collectif des associations des jeunes du pays Dogon (CAJPD) note une diminution de 30 à 40 % de l’insécurité dans le centre, notamment au pays Dogon.
C’est une tradition à laquelle le CAJPD n’a pas dérobé ce mois-ci. Il s’agit du point de presse mensuel sur la crise au centre. Celui sur le bilan du mois de mars 2023 a été animé le 1er avril 2023 par le secrétaire général du CAJPD, Boukary Temé, en compagnie de son président, Adaman Diongo.
Dans sa présentation, le collectif a expliqué l’évolution de la crise sur la situation sécuritaire, humanitaire et scolaire dans les régions de Douentza, Bandiagara et dans les cercles de Koro et Bankass. Comparant au mois de février, Boukary Temé explique que pendant le mois de mars, les attaques contre les populations civiles ont fortement diminué, notamment dans les zones du pays dogon, bien que des écoles restent toujours fermées.
Selon le secrétaire général du CAJPD, de mars à maintenant, il y a une évolution considérable de la situation sécuritaire, soit une diminution de 30 à 40% de violences courant mois de mars. Dans la région de Bandiagara, a-t-il avancé, l’évolution de la situation sécuritaire est positive, suite à une grande opération d’envergure menée par les forces armées maliennes (FAMa) dans les localités de Bodio Ouenkoro et autres. « Après notre sortie du mois de février où nous avons interpellé les autorités sur la situation dans laquelle se trouvait le village de Bodio, un village qui était sous de blocus des terroristes depuis 2022, est aujourd’hui libéré par les FAMa. Pour cela, les ressortissants de Bodio ont exprimé leur reconnaissance et leur joie », a-t-il expliqué.
Ainsi, le CAJPD a félicité et rendu un grand hommage aux FAMa avant de remercier les autorités pour les efforts consentis. Le conférencier a, par la suite, affirmé que les attaques récurrentes au niveau de la Route nationale 15 ont fortement diminué. « Nous pouvons dire qu’il n’y a pas eu d’attaques graves visant un village spécifique, même si les menaces restent toujours », a-t-il ajouté.
Toujours dans son intervention, le secrétaire général du Collectif des associations des jeunes du pays dogon (CAJPD) a fait le point de l’évolution sécuritaire dans la région de Douentza de façon spécifique. Selon lui, à Mondoro par exemple, les opérations militaires ont affaibli les mouvements des terroristes à Boni. Cependant, les populations civiles continuent de subir les harcèlements des terroristes car ces derniers ont miné beaucoup de routes. « Sur l’axe Douentza-Boni également, les terroristes ont posé des mines qui ont été découvertes par la population. Il y a des risques d’accidents à ce niveau », a-t-il souligné.
Aussi, le collectif a indiqué que de nombreux déplacés des villages de la commune de Yoro sont dans la ville de Koro et une centaine de personnes se trouvent toujours dans les mains des ravisseurs. Ainsi, ils ont demandé à l’État d’entreprendre des actions fortes afin d’obtenir leur libération.
Des écoles toujours fermées !
Toutefois, Boukary Temé a déploré que des écoles restent toujours fermées, malgré les efforts fournis sur le terrain. « Sur ce plan, les chiffres n’ont pas connu d’évolution depuis la rentrée et des millions d’enfants continuent d’être privés d’un droit fondamental qui est leur scolarisation », a-t-il déploré.
Les différentes localités du centre du Mali sont concernées par cette fermeture des écoles. Ainsi, le CAJPD a demandé à l’État d’effectuer des actions adéquates pour rouvrir ces écoles afin que les enfants puissent reprendre les études.
Amadou Kodio
Source: Ziré