La scission a commencé dans les rangs de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et ses alliés. Dans une déclaration rendue publique le 28 mars 2023, le Chef de poste du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (HCUA /CMA), Raz El Ma, a annoncé sa démission ainsi que celle de tous ses combattants du HCUA et de ses instances.
Dans sa déclaration de démission, il estime que « cette décision participe au souci très fort de nos populations et nos combattants à s’inscrire fort dans les efforts inlassables du gouvernement de la transition et des acteurs de la paix à parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et à instaurer un climat de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble entre toutes nos communautés ». Il faut le dire, cette démission coïncide avec trois faits majeurs.
Le premier, c’est qu’elle intervient au moment où la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) s’est inscrite dans une dynamique de provocation, de sabotage et de chantage à Kidal comme à Bamako, surtout après sa fusion avec les branches politiques du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et au Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA).
Le deuxième fait majeur, c’est surtout l’engagement des forces armées maliennes à s’affirmer sur l’ensemble du territoire national, sans exception. Dans cette quête, nul n’ignore les moyens mis à la disposition de l’armée par les autorités de la transition afin qu’elle puisse mener à bien sa mission régalienne. Donc, la place de l’armée malienne est désormais connue sur le terrain et cette place lui doit être forcément réservée.
Le dernier fait majeur, c’est bien la situation dans laquelle le parrain de la CMA, Emmanuel Macron, se trouve dans son propre pays. Ces différentes manifestations actuellement organisées contre lui en France ne lui permettent plus certainement d’être toujours efficace auprès de ses alliés rebelles contre le gouvernement malien.
Toutefois, il est fort possible que cette décision ne soit liée à aucun de ces facteurs. Donc, ce qui sous-entend une démission sincère et responsable. Mais, la réalité est qu’il ne faut prendre aucune décision venant de ces ex-rebelles pour argent comptant. Il faut juste laisser le temps au temps et ce qui est sûr, l’histoire finira par nous édifier tous.
Il est évident que cette crise ne peut se résoudre que par consensus ou par force au cas où le dialogue ou les concertations échouaient. Si elle doit se résoudre de manière consensuelle, c’est par des ralliements des groupes armés au gouvernement que cela va se manifester. Donc, cette démission est-elle l’un des signes de cette thèse ? Rien ne pourra le prouver si vite.
Pour l’heure, la meilleure façon pour le gouvernement d’accueillir cette démission dont il a d’ailleurs reçu une ampliation, c’est d’en prendre acte et de continuer ses actions de réconciliation sans prendre parti. Autrement dit, les autorités de la transition doivent maintenir le dialogue avec tous les autres groupes armés rebelles de manière objective. Aussi, les forces armées maliennes doivent-elles rester toujours sereines et vigilantes sur le terrain.
Ousmane BALLO
Source : Ziré