La spirale de violences ayant pris l’ascenseur, ces dernières années, a fait trop de victimes. Une situation alarmante qui a compromis les activités économiques dans plusieurs localités du Centre et du Nord du pays.
La situation humanitaire continue de se détériorer en raison du phénomène d’insécurité dans les Régions du Nord et du Centre du pays et des effets de la mauvaise saison pluvieuse de l’année dernière. « Plusieurs Régions et quelque 25.000 personnes ont été touchées par d’importantes inondations », souligne le Secrétaire Général de l’ONU dans son Rapport trimestriel publié le 25 septembre dernier. Et, également, les affrontements intercommunautaires ont contribué à faire grossir le flux des déplacés. «Dans l’ensemble, 5,2 millions de personnes, contre 3,8 millions en 2017, ont actuellement besoin de protection et d’une aide pour échapper à la mort. En conséquence, le plan d’aide humanitaire pour 2018 a été revu en juillet afin de prendre en compte l’augmentation des besoins et il est prévu que le nombre de personnes bénéficiant du plan de secours passe de 1,56 million à 2,9 millions. Les besoins de financement sont passés de 263 à 330 millions de dollars US, mais 32% seulement de ce montant (soit 106 millions de dollars) ont été reçus au 6 septembre », précise le Secrétaire Général de l’ONU.
Pendant ces trois dernières années, les intervenants humanitaires ont été victimes avec 55 atteintes à la sécurité, principalement des effractions et des vols de véhicules, contre 50 pendant la période précédente. « Les 11 et 26 juillet, à Tombouctou, des véhicules blindés des Nations Unies ont été pris sous le feu d’armes de petit calibre, mais personne n’a été blessé ».
Au 31 juillet, le Gouvernement, avec l’aide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont enregistré 75.351 personnes déplacées ; 526.505 déplacés internes retournant dans leurs foyers ; 67.420 Maliens rentrant de pays d’asile et 601 demandeurs d’asile. «Le Mali accueille 24.368 Réfugiés de divers pays et plus de 139.573 Maliens demeurent réfugiés dans des pays voisins ».
Une école prise en otage par l’insécurité
Ce Rapport trimestriel qui apparut à la veille de la rentrée scolaire 2018-2019 a fait état de la situation de plusieurs centres d’enseignements dans le pays en cette période cruciale de l’existence du pays. À la fin de l’année scolaire 2017-2018, en raison de l’insécurité résultant des menaces et des attaques des groupes extrémistes violents, 735 écoles sont restées fermées dans les Régions de Mopti (464), de Tombouctou (88), de Gao (67), de Ménaka (60), de Kidal (42) et de Ségou (14) ». Au total 1108 écoles avaient fermé leurs portes. « Au moins une fois (pendant 20 jours d’affilée) durant l’année scolaire 2017-2018, ce qui avait privé 332.400 enfants de leurs droits d’être scolarisés», a-t-il rappelé.
Seydou Konaté
LE COMBAT