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Situation alimentaire préoccupante au Mali : 4,1 millions de personnes dans le besoin d’aide alimentaire

Alors que les autorités vantent les mérites d’une campagne agricole réussie, notre pays fait face à un besoin en aide alimentaire élevé. Selon une étude réalisée par un expert indépendant de la Minusma, 4,1 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire.

Le nombre de personnes ayant fui à cause des violences augmente dans les régions du centre et du nord, ainsi que le besoin alimentaire. Selon une étude réalisée par un expert indépendant de la Minusma, 4,1 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire. «La situation humanitaire dans la région s’aggrave. On estime à 4,1 millions le nombre de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire. Cette année, la malnutrition aiguë sévère devrait passer de 162 913 à 274 145 au niveau national, et les cas prévus de malnutrition aiguë modérée également de 470 000 à 582 000.

Ces chiffres comprennent 11 232 enfants gravement atteints de malnutrition aiguë sévère de moins de 5 ans et 489 238 enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë modérée.  En outre, 45 245 femmes enceintes et en situation d’allaitement souffrent de malnutrition aiguë modérée. C’est une urgence sur laquelle on ne peut pas fermer les yeux», indique l’expert indépendant qui s’est intéressé à la situation des droits de l’homme au Mali. Il a exprimé sa grave préoccupation par rapport à la détérioration continue de la situation sécuritaire, des droits de l’homme et humanitaire au centre du pays, ainsi que dans la région de Ménaka.

Pour lui, l’augmentation progressive de violations et abus des droits de l’homme depuis le début de l’année 2018 est alarmante. «Dans les régions du centre et de Ménaka, on assiste à des actes de violences de plus en plus meurtriers et odieux avec des exécutions extra-judiciaires, des allégations récurrentes d’existence de fosses communes, sans compter les nombreux blessés et autres dégâts matériels importants causés par les violences identitaires, l’explosion d’engins improvisés dont les victimes sont des personnes civiles. À cela s’ajoutent les victimes des attaques par des groupes armés et par des groupes extrémistes qui terrorisent les populations et les communautés en se livrant à des enlèvements, des assassinats ciblés et à la destruction de biens. Tout cela entraîne un niveau élevé, préoccupant et inacceptable d’insécurité et d’abus sérieux des droits de l’homme», déclare-t-il.

La situation alimentaire s’ajoute à la dégradation de la question des déplacées et réfugiés. «De plus, les terroristes tirent parti de l’absence de l’Etat pour instrumentaliser les communautés et les opposer les unes contre les autres. Il faut souligner qu’à la fin du mois de février 2018, plus de 657 écoles ont été forcées de fermer dans les régions du centre et du nord, affectant plus de 190 000 élèves. On compte à ce jour 61 404 personnes déplacées à l’intérieur de ces régions et 138 675 personnes réfugiées dans les pays voisins notamment au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. Du 26 avril au 18 mai 2018, 123 personnes ont été exécutées dans la région. L’Expert demande aux autorités maliennes d’ouvrir des enquêtes judiciaires dans les plus brefs délais afin de rendre justice aux nombreuses victimes de ces crimes…».

Zan Diarra

 

Source: Soleil Hebdo

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